Saisir l’instant tel une fleur
Qu’on insère entre deux feuillets
Et rien n’existe avant après
Dans la suite infinie des heures.
Saisir l’instant.
Saisir l’instant. S’y réfugier.
Et s’en repaître. En rêver.
À cette épave s’accrocher.
Le mettre à l’éternel présent.
Saisir l’instant.
Saisir l’instant. Construire un monde.
Se répéter que lui seul compte
Et que le reste est complément.
S’en nourrir inlassablement.
Saisir l’instant.
Saisir l’instant tel un bouquet
Et de sa fraîcheur s’imprégner.
Et de ses couleurs se gaver.
Ah ! combien riche alors j’étais !
Saisir l’instant.
Saisir l’instant à peine né
Et le bercer comme un enfant.
A quel moment ai-je cessé ?
Pourquoi ne puis-je… ?
Esther Granek, Je cours après mon ombre, 1981
Poème très inspirant
Poème très inspirant, il fait réfléchir sur l’instant présent
Saisir l’instant, la quête perpétuelle. La quête paradoxale, la quête qu’il faut oublier pour justement pouvoir vivre l’instant. Je ne connaissais pas ce beau poème et je suis heureux de le découvrir…
Nous sommes prisonniers du temps comme le dit Baudelaire dans son recueil « Les fleurs du mal » publié en 1857 dans son poème l’horloge. L’horloge est un sinistre dieu.
Le fameux CARPE DIEM… Cueillir l’instant présent… Je trouve justement « la chute » magnifique. Selon le vécu de chacun on peut l’imaginer ou laisser libre cours à son imagination…
« Saisir l’instant à peine né
Et le bercer comme un enfant.
A quel moment ai-je cessé de saisir l’instant ?
Pourquoi ne puis-je saisir l’instant ? »
Nous vivons dans un monde où tout va trop vite, on ne prend plus le temps justement de saisir l’instant… Happer par le tourbillon de la vie, on passe à côté d’instants ou on ne les saisit pas dans un monde régi par l’appât du gain… Ces instants qui nous ramènent à l’essentiel… L’actualité en dit long et nous incite à réfléchir sur le sens à donner à notre vie si chère et si précieuse.
J’adore ce poème…
Saisir l’instant…
Au moment ou je le dis
Déjà parti
Insaisissable…
Ca c’est quelque chose de vraie parce qu’il faut toujours saisir cet instant et non la laisser filer tel un bourgon de fleur qui tombe.
J’aime mais j’ai l’impression qu’il manque la chute. Dommage.
Magnifique… et tellement synonyme de « bonheur ». La conclusion seule ne me convient pas…
Le Temps peut encore nous appartenir, il ne tient qu’à toi de nous convaincre.