La poétesse et femme de lettres française Cécile Sauvage naît à La Roche-sur-Yon le 20 juillet 1883. Son père est professeur d’histoire et de géographie à la Roche-sur-Yon puis à Digne-les-Bains.
Étudiante au lycée de Digne, elle écrit de la poésie et envoie son premier manuscrit, « Les trois Muses », au rédacteur en chef de « La revue forézienne », Pierre Messiaen. Il s’ensuit un échange de correspondance qui aboutit à des fiançailles et à un mariage en 1907.
De ce mariage naissent deux enfants dont l’aîné est le célèbre compositeur Olivier Messiaen qui raconte d’une enfance idyllique dans un « univers féerique ». La famille vit principalement à Saint-Étienne, avec une parenthèse à Grenoble pendant la guerre 14/18 quand Pierre Messiaen est mobilisé au front. Après la guerre, la famille s’installe à Paris, ville qui ne plait guère à Cécile. De santé fragile, elle meurt à l’Hôtel-Dieu de Paris le 26 août 1927 entourée par son époux et ses fils.
Cécile Sauvage découvre grâce à son mari, également spécialiste de littérature anglaise, les œuvres des poètes anglais, de Keats en particulier avec qui elle a beaucoup d’affinités. Elle écrit quotidiennement. Ses recueils de poésie sont publiés de 1905 à 1913. Ils traitent surtout des joies domestiques et de l’enchantement devant sa propre progéniture, ce qui lui vaut d’être connue comme la poétesse de la maternité. Ses recueils les plus importants sont « Le Vallon » et « L’Ame en Bourgeon », ce dernier entièrement consacré à son expérience de la maternité et de la domesticité.
Cependant, une autre facette de la personnalité de Cécile Sauvage est présente dans son œuvre : la passion charnelle pour Jean de Gourmont, chroniqueur au Mercure de France, son amour adultère. Cet aspect de son œuvre, caché à l’époque par son époux qui, dans le recueil posthume de ses œuvre, s’empresse de présenter les textes de Cécile en le taisant, est restitué dans « Écrits d’amour », 2009, éd. CERF, édition établie, présentée et annotée par Béatrice Marchal. Cette chercheuse a corrigé l’image de Cécile Sauvage et de son œuvre. Elle a longtemps travaillé sur les manuscrits et la correspondance inédite de la poétesse reconstituant le puzzle et restituant une vie et une œuvre tourmentées, excessives, hors limites, ne se relevant pas après la séparation avec son amant, finissant sa vie dans l’enfermement et la mélancolie.