Émile Nelligan, né le 24 décembre 1879 à Montréal et décédé le 18 novembre 1941 dans la même ville, est l’un des poètes les plus célèbres et les plus talentueux du Québec. Sa brève carrière littéraire, marquée par une production intense entre l’âge de 16 et 19 ans, a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la littérature francophone canadienne. Son œuvre, profondément influencée par le symbolisme français, se distingue par sa musicalité, son lyrisme et ses thèmes mélancoliques.
Fils d’un père irlandais et d’une mère canadienne-française, Nelligan connaît une jeunesse solitaire, propice à la rêverie et à l’écriture. Dès son adolescence, il est attiré par la poésie et publie ses premiers poèmes dans des journaux locaux, révélant un talent précoce pour le langage et une sensibilité particulière à la beauté et à la tristesse.
Son unique recueil, « Émile Nelligan et son œuvre », publié posthumément en 1904, rassemble la majorité de ses poèmes, écrits principalement entre 1896 et 1899. Cette œuvre contient des pièces emblématiques comme « Le Vaisseau d’Or », « La Romance du vin » et « Soir d’hiver », qui explorent des thèmes tels que l’isolement, l’amour, l’angoisse existentielle et la quête d’idéal.
La carrière littéraire de Nelligan est brutalement interrompue en 1899, lorsqu’il est diagnostiqué avec une forme sévère de psychose, probablement due à la syphilis. Il passe le reste de sa vie dans des institutions psychiatriques, s’éloignant du monde littéraire mais laissant derrière lui une œuvre poétique d’une grande richesse.
Émile Nelligan est aujourd’hui reconnu comme un précurseur et une figure majeure de la poésie québécoise, célébré pour son génie poétique et sa capacité à exprimer avec une grande intensité les tourments de l’âme. Son héritage continue d’inspirer les poètes et les amoureux de la littérature au Québec et ailleurs dans le monde francophone.