Jules Laforgue, né le 16 août 1860 à Montevideo, Uruguay, et décédé le 20 août 1887 à Paris, France, est un poète franco-uruguayen, considéré comme l’une des figures les plus innovantes et influentes du symbolisme français de la fin du XIXe siècle. Sa poésie, marquée par un mélange unique de mélancolie, d’ironie et de modernité, a ouvert la voie à de nouvelles expressions poétiques et a profondément influencé les générations suivantes de poètes.
Laforgue quitte l’Uruguay pour la France à l’âge de six ans avec sa famille. Après des études à Tarbes et à Paris, il devient lecteur de l’impératrice Augusta de Prusse à Berlin, poste qui lui permet de se consacrer à l’écriture tout en s’imprégnant de la culture allemande. Cette expérience influencera notablement son œuvre, tant sur le plan des idées que de l’esthétique.
Ses recueils les plus célèbres, « Les Complaintes » (1885) et « L’Imitation de Notre-Dame la Lune » (1886), révèlent un style distinctif caractérisé par l’usage de vers libres, une voix poétique singulière empreinte de désenchantement et une remise en question des conventions poétiques et sociales de son époque. Laforgue y explore des thèmes tels que l’ennui existentiel, l’amour désabusé et la quête d’absolu, tout en faisant preuve d’une grande sensibilité à la beauté fugace des moments.
Malgré sa courte vie, Laforgue laisse derrière lui une œuvre poétique riche et diversifiée, incluant également des essais et des pièces de théâtre. Sa capacité à allier profondeur et légèreté, sérieux et humour, fait de lui un précurseur du modernisme en poésie. Son influence se fait sentir chez de nombreux poètes du XXe siècle, tels que T.S. Eliot et Ezra Pound, qui ont admiré sa liberté formelle et son exploration novatrice de l’âme humaine.
Mort de tuberculose à l’âge de 27 ans, Jules Laforgue a marqué de son empreinte le paysage littéraire français, laissant une œuvre qui continue d’être célébrée pour sa fraîcheur, son originalité et sa vision avant-gardiste de la poésie.