Paul Verlaine naît à Metz le 30 mars 1844 dans une riche famille de la petite bourgeoisie provinciale. En 1851, après la démission de l’armée de son père, la famille s’installe à Paris, où le poète passe ses années d’école et commence à écrire de la poésie.
En 1862, après avoir obtenu son diplôme de fin d’études secondaires classiques, il s’inscrit à la faculté de droit de l’université. En 1864, en raison des problèmes matériels de la famille, il abandonne ses études et commence à travailler. Il trouve un emploi, d’abord dans une compagnie d’assurance, puis comme employé municipal. Parallèlement à cette vie « rangée », qui ne le satisfait point, il fréquente les cercles littéraires et les milieux parnassiens. Il lit les contemporains Baudelaire, Gautier, Banville.
Pour le tenir l’écart du monde bohémien de la capitale, sa mère lui arrange un mariage avec Mathilde Mauté de Fleurville. Il s’en suit une brève période de confort et de stabilité et la naissance d’un enfant, le petit Georges.
En 1870, la guerre franco-prussienne éclate. Verlaine s’engage dans la Garde nationale et sympathise avec la Commune. En septembre 1871, il rencontre Arthur Rimbaud. C’est le début d’une relation amoureuse tumultueuse entre les deux poètes. Son ménage, déjà fragile, part en éclat. Verlaine et Rimbaud voyagent dans la pauvreté en Angleterre et en Belgique. Leur relation se termine en 1873 quand Verlaine, excédé par la jalousie et le désespoir, tire un coup de revolver sur Rimbaud le blessant légèrement. Il est condamné à deux années de prison. Son épouse demande le divorce et il perd la garde de son enfant.
En prison, Verlaine opère une conversion spirituelle et morale. Il se convertit au christianisme et à sa sortie il mène pendant quelques temps une vie stable et conforme aux règles de l’époque en enseignant en Angleterre. De retour en France, il replonge dans une vie irrégulière dans les milieux les plus sordides du quartier latin de Paris.
Il meurt à Paris le 8 janvier 1896 dans la pauvreté et la solitude, alcoolique et malade. Ses funérailles sont suivies par une foule d’admirateurs.
Verlaine est l’auteur de nombreux recueils poétiques, dans lesquels il applique le principe parnassien de l’art pour l’art, c’est-à-dire le goût d’une poésie sans intentions civiles, morales, politiques, rassemblant en même temps les thèmes les plus répandus de l’avant-garde littéraire de l’époque : le plaisir de l’esthétisme, une vision maudite de la vie, résultat de la violence et des transgressions, l’oscillation entre pessimisme et bonnes intentions, destinée à passer inaperçue. Ses vers sont musicaux, fluides et mélancoliques. Ses combinaisons parfaites de mots évoquent plutôt que décrivent, en traduisant les sensations en son pur, en dissolvant la réalité dans une sensibilité morbide et suggestive, dans un souffle fébrile et vibrant.