Pierre de Ronsard naît le 11 septembre 1524 au château de la Poissonnière dans une famille de la petite noblesse vendômoise. Baptisé « prince des poètes et poète des princes », il est considéré comme le plus grand des poètes de la Renaissance française fondateur et chef de file du groupe d’écrivains connus d’abord sous le nom de Brigade, puis de Pléiade.
Dès l’âge de neuf ans, il est éduqué au Collège de Navarre à Paris, un établissement académique et religieux conservateur. Puis, à la suite du mariage de Madeleine de France avec Jacques V d’Écosse, il passe trois ans en Angleterre attaché au service du roi en tant que page. À son retour en France en 1540, il entre au service du duc d’Orléans, ensuite il devient secrétaire de Lazare de Baïf, le père de son futur compagnon poète de la Pléiade, Antoine de Baïf. Sa prometteuse carrière diplomatique est interrompue par une surdité soudaine et incurable. Ronsard se tourne alors vers les ordres mineurs et reçoit la tonsure. Henri II lui attribue des bénéfices ecclésiastiques, lui assurant un revenu constant. Cette situation privilégiée lui permet de se consacrer en toute liberté à la poésie.
Il étudie au Collège de Coqueret à Paris, où le directeur, Jean Dorat, grand helléniste, l’initie à l’humanisme littéraire. Au collège, d’autres élèves de Dorat l’accompagnent : Antoine de Baïf, Belleau et Joachim du Bellay. Avec ces derniers il forme le groupe de poètes français connu sous le nom de Pléiade dont le manifeste, la « Défense et illustration de la langue française », est écrit en 1549 par du Bellay. Ce groupe a pour ambition de défendre le français contre ses détracteurs, d’enrichir son vocabulaire et ses tournures (par des apports étrangers essentiellement) et de composer des œuvres inspirées des auteurs grecs et latins, en leur empruntant des formes anciennes comme l’ode, l’élégie, l’épopée ou la tragédie.
La première grande œuvre littéraire de Ronsard est la publication des « Quatre premiers livres des Odes » en 1550, où il tente de faire revivre la poésie lyrique ancienne sous forme d’odes pindariques et horatiennes. Cette œuvre pompeuse suscite les critiques acerbes et les moqueries du poète de la cour, Saint-Gelais. Les polémiques qui s’ensuivent opposent une jeune génération de poètes ambitieux, dirigée par du Bellay et Ronsard, qui aspirent à imiter et à rivaliser avec la poésie classique et italienne, et les admirateurs de Marot, de Saint-Gelais et d’un canon plus traditionnel de la poésie française.
En 1552, la publication de « Les Amours de Cassandre » lui apporte enfin la célébrité et le succès populaire. Il se réconcilie avec Saint-Gelais et devient le principal poète de la cour. Cet ensemble de sonnets d’amour consacrés à Cassandre, sans aucun doute marquée par des influences de Pétrarque, montre le talent unique et l’inspiration hédoniste de Ronsard.
Jouissant d’une vaste popularité, Ronsard publie « Les Hymnes » en 1555, dédiés à Marguerite de Valois, et en 155-1556 la « Continuation des Amours » et la « Nouvelle Continuation des Amours » dédiées cette fois à une jeune fille, Marie. Dès 1560, il rassemble ses Œuvres, qu’il va peaufiner et réarranger sans cesse jusqu’à sa mort le 27 décembre 1585, dans sa retraite, à Saint-Côme, près de Tours.