La poétesse française Sabine Sicaud nait à Villeneuve-sur-Lot le 23 février 1913 dans une famille aisée. Son père est avocat, ami de Jean Jaurès, et sa mère est une ancienne journaliste. La famille habite à Villeneuve-sur-Lot dans une propriété nommée La Solitude, ancien domaine d’un prieuré. Sabine reçoit une éducation surtout littéraire, à la maison, comme cela convient aux jeunes filles de l’époque. Elle profite de la bien garnie bibliothèque familiale.
Elle commence à écrire des poèmes en 1919 sur les agendas publicitaires de son grand-père. A l’âge de onze ans elle remporte le second prix au Jasmin d’argent de 1924 pour son poème « Le petit cèpe ». En 1925, elle remporte quatre autres prix, dont le grand prix des Jeux Floraux de France, pour le poème « Matin d’automne », écrit en 1922 quand elle n’avait que neuf ans.
Son premier recueil de poèmes, Poèmes d’enfant, est publié en 1926 dans la revue littéraire Les Cahiers de France précédé d’une préface d’Anna de Noailles. Ce sont des poèmes d’une étonnante maturité écrits par une enfant cultivée, joyeuse et sentimentale. Sabine chante les animaux et les merveilles de la nature qui l’entourent. En 1926 et 1927, elle collabore à deux revues littéraires pour la jeunesse, L’Oiseau bleu et Abeilles et Pensées.
Malheureusement, pendant l’été 1927, elle se blesse à un pied. Cette blessure dégénère dans une ostéomyélite, une gangrène des os, maladie méconnue à l’époque. Après une année de fièvres et de douleurs, elle meurt à l’âge de 15 ans dans la maison familiale le 12 juillet 1928. Les poèmes de cette dernière année de vie expriment de façon poignante l’insupportable souffrance endurée par la jeune fille. Ils vont être publiés posthumes en 1958 dans le recueil Les Poèmes de Sabine Sicaud.