René François Armand (Sully) Prudhomme, né le 16 mars 1839 à Paris et décédé le 6 septembre 1907 à Châtenay-Malabry, est un poète et essayiste français, premier lauréat du prix Nobel de littérature en 1901. Cette distinction lui a été attribuée pour son œuvre poétique qui, selon le comité Nobel, allie l’idéalisme à la recherche de la précision, reflétant les valeurs et les préoccupations de la fin du XIXe siècle.
Sully Prudhomme entame des études de droit et travaille brièvement dans une usine avant de se consacrer entièrement à la littérature après une maladie qui le rend inapte au service militaire. Son premier recueil de poèmes, « Stances et Poèmes », publié en 1865, est bien accueilli pour sa finesse, son élégance formelle et la profondeur de ses réflexions sur l’amour, la nature et la philosophie.
Sa poésie, marquée par un lyrisme introspectif et une méditation sur l’existence, s’inscrit dans le courant du Parnasse, mouvement littéraire qui prône l’art pour l’art, la perfection formelle et l’indifférence aux préoccupations morales et utilitaires. Cependant, l’œuvre de Sully Prudhomme s’en distingue par son intérêt pour les questions scientifiques et métaphysiques, explorant les relations entre la science, la nature et l’humanité.
Parmi ses œuvres les plus notables figurent « Les Épreuves » (1866), « Les Solitudes » (1869), et « La Justice » (1878). Sully Prudhomme s’est également illustré par ses réflexions philosophiques, notamment dans son ouvrage « La Vraie Religion selon Pascal » (1905), où il examine les rapports entre la foi et la raison.
Son attribution du prix Nobel a suscité à l’époque une certaine surprise, d’autres candidats comme Léon Tolstoï étant considérés comme favoris. Malgré cela, la reconnaissance de Sully Prudhomme a contribué à mettre en lumière la richesse et la diversité de la poésie française de la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, son œuvre est reconnue pour son humanisme, son élégance stylistique et sa quête de compréhension du monde.