Les ombres et les cours, les marbres et les fours,
Les ruines et leurs tours, se gonflent de lumières,
Lorsque au détour d’un mot, comme une dentelière,
Vous effilez le temps sur mes mains de velours.
Au vitrage des jours, que brisent les amours,
Vous tissez des vitraux et de riches bannières,
Embaumant ma douleur de ces roses trémières,
Dont rêvent les enfants, que ravissent vos tours.
Vous cultivez aussi la magie des images,
Les perles de satin et leurs colliers de sable
Que vous cueillez toujours des plus beaux coquillages.
Et si parfois je fuis mon trop triste destin,
Vous enflammez mes doigts d’une peur ineffable,
Celle de vous aimer comme un piètre pantin.
Francis Etienne Sicard, Odalisques, 1995