« Je est un autre. » Arthur R.
À force de m’écrire
Je me découvre un peu
Je recherche l’Autre
J’aperçois au loin
La femme que j’ai été
Je discerne ses gestes
Je glisse sur ses défauts
Je pénètre à l’intérieur
D’une conscience évanouie
J’explore son regard
Comme ses nuits
Je dépiste et dénude un ciel
Sans réponse et sans voix
Je parcours d’autres domaines
J’invente mon langage
Et m’évade en Poésie
Retombée sur ma Terre
J’y répète à voix basse
Inventions et souvenirs
À force de m’écrire
Je me découvre un peu
Et je retrouve l’Autre.
Andrée Chedid
Poème inédit commandé par le Printemps des Poètes 2008
L’anesthesie-réanimation, la retraite, les questions, les débuts de réponse par la neuroscience… Ce poème,au carrefour,
le lien entre le moi et un autre, entre » j’arrive où je suis étranger », » ma vie, mon étrangère où les teintes d’aimer changèrent comme roussit dans les fougères, les songes d’une nuit d’été »….
Poème très inspirant sur le moi de l’instant passé ! Suis-je le même moi qu’hier ? Suis-je moi juste pour un instant ?
« Je est un autre » est une citation d’Arthur Rimbaud. D’où les guillemets.
Cette affirmation se trouve dans une lettre -dite « du voyant »- datée de mai 1871 adressée à son ancien professeur de rhétorique à Charleville, Georges Izambard. Rimbaud a alors dix-sept ans.
Pourquoi il a des guillemets au debut du poème ? !!!! repondez svp