Sous nos cuirs inégaux que l’on recouvre à souhait
de tissus et de peaux, se cache un grand secret…
Celui que l’on étouffe de règles et de craintes
Celui qui se refuse de sombrer dans la plainte
Car il est lumineux comme un éclat de grâce
sous nos corps incrédules, son âme se déplace
dans de sombres tunnels
sans jamais voir le ciel
Ce vin mystérieux, curieusement s’évapore
par delà les frontières de chacun de nos pores
Cruellement délicieux, il transporte avec lui
ses signes de faiblesse et sa force, insoumis
Cette sève docile, en vigne de noblesse,
secrètement se joue des sens de nos caresses
Mais l’enveloppe absurde a cru bon s’enjouer
de sa grande richesse dénaturalisée
Pensant la libérer, personne n’a compris
qu’un secret ne se percera jamais d’un fusil
Le reflet de l’amour, foyer des espérances
coule inlassablement, partageant son essence
Il se glace de voir ce qu’on a fait de lui
Malmené sans pudeur, au cœur des apparences,
Enseveli sous le non-sens des différences
son image est rebelle, fidèle et infinie
elle est universelle comme le sens de la vie
Imprudent, sache bien qu’au delà des habits
le sang de chaque humain joue la même mélodie !
Isaac Lerutan, 2011
J’admire ce poème comme l’ensemble de votre Oeuvre…j’avais choisi « l’Ombre des anges » pour une récitation au lycée et j’espère que vous continuerez à écrire d’aussi belles poésies…
Magnifique. On comprends les fines allusions au sang, et cela rend la lecture agréable, « vin », « essence » , « sève ». Bref, tu auras compris que j’aime beaucoup ton poème.
Un poème extrêmement puissant, mais le vin n’y est qu’une métaphore choisie pour sa couleur, similaire à celle du sang auquel le texte est dédié. Une réflexion sur l’apparence, la différence, et la mort aussi quelque part. Ce poème est simplement sublime.