Sur la côte du Texas
Entre Mobile et Galveston il y a
Un grand jardin tout plein de roses
Il contient aussi une villa
Qui est une grande rose
Une femme se promène souvent
Dans le jardin toute seule
Et quand je passe sur la route bordée de tilleuls
Nous nous regardons
Comme cette femme est mennonite
Ses rosiers et ses vêtements n’ont pas de boutons
Il en manque deux à mon veston
La dame et moi suivons presque le même rite
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
Guillaume Apollinaire n’est jamais allé aux USA. On peut imaginer que s’il y avait été, il serait revenu avec beaucoup de poèmes, comme Sauser (Blaise Cendrars) ou Garcia Lorca. Le début du poème même donne l’impression qu’Apollinaire a simplement regardé une carte du Texas pour laisser courir son imagination: en effet, il y a plus de 800 km entre Mobile (qui n’est pas sur la côte) et Galveston, alors, localiser une maison comme une rose supposerait un peu plus de précision géographique !
La description des lieux que donne Apollinaire est volontairement vague, voire un peu bancale, comme dans un conte : jardin tout plein de roses, il contient « aussi » une villa, qui « est une grande rose »…
Comme dans un tableau naif du douanier Rousseau ou dans un conte chevaleresque, Apollinaire évoque une femme seule dans ce jardin plein de rose. Et lui serait un passant qui croise habituellement son regard sur un trajet donc souvent parcouru (la femme « souvent seule », et l’emploi du présent : quand je passe nous nous regardons). Il y a une charge peut-être érotique dans cet échange souvent renouvelé, et le dernier vers du quatrain, le vers « nous nous regardons » est laissé à flotter jusqu’au quatrain suivant, qui clôt le poème sur une sorte de « blague », ce qui est un procédé dont G.A. est familier : par exemple à la fin de Nuit Rhénane : « mon verre s’est brisé comme un éclat de rire » remet en cause le fantastique de la narration. Ici, Apollinaire révèle que la femme est Mennonite, ce qui est connu des français mais peu répandu au Texas je crois. Elle ne porte donc pas de boutons (cela concernerait plus les amish, mais de toutes façons, comment connait-il sa religion ? ), et pour lui, pauvre passant au dehors de la riche demeure, cela permet de trouver ainsi un point commun, une accroche avec cette femme sans doute désirée, un point commun un peu ténu, avec elle : il e »n manque deux à son veston » et donc « suivent un peu le même rite ». Cela a la chance de rimer avec memmonite: rime pauvre un peu drôle qui termine le poème. C’est là justement que le lecteur avisé se rend compte que si « boutons » rime également pauvrement avec « veston », en revanche il y a une rime (jeu de mot) cachée entre « Galveston il y a » et ce même veston : Here lies the rub ! là est révélée ce qui a vraiment suscité le poème : un jeu de mot , presque « à la Duchamp » du genre apprécié des surréalistes. Mais ce qui reste en plus et fait la valeur durable de ce poème, c’est une sorte d’interruption du temps dans la vignette qui est ainsi très simplement décrite, une suspension de poses un peu figées, une attente, et une sorte de langueur esquissée par la comparaison absurde: une réussite unique, permanente , peut-être imprévue ? non, car G. A. est un poète de génie qui a travaillé, repris et sélectionné quasi obsessionnellement ses poèmes d’Alcools…
Poème fort ennuyeux, je ne me suis pas amusé lors de la lecture. J’ai connu de bien meilleurs poèmes comme par exemple les cahiers de douai écris par Arthur Rimbaud paru en 1870.
Pour comprendre, apprécier ce poème et d’autres d’Apollinaire, lire le très intéressant livre en autoédition de Catherine Choupin « Le Point de vue d’Annie », malheureusement disponible uniquement sur Amazon.
Et dire qu’on oblige les pauvres gosses à étudier ce genre de textes, de l’entrée au collège jusqu’au bac… Vraiment j’ai de la peine pour tous les gamins qui passent autant de temps à s’efforcer de travailler des choses qui ne leur serviront à RIEN (sauf pour la minorité qui est intéressée pour X ou Y raison)
Magnifique
Pour moi la femme décrite dans ce poème est la nature. Quant il regarde ce jardin de rose dont certaines sont dépourvues de boutons il pense à Annie. La villa de rose est la métaphore du cœur, de l’amour de Annie. Le rite signifie qu’il passe souvent devant ce jardin.
C’est impossible de comprendre. Je ne vois aucun sentiment, aucune figure de style. Vous pouvez m’aider ?
Beau poème d’Apollinaire rien qu’en commençant à le lire la curiosité de continuer m’est venu
J’ai une question c’est: « Dans ce poéme à quelle comparaison Apollinaire recourt-il? Montrez qu’il s’amuse de cette comparaison »
Vous pouvez m’aider s’il vous plait.
Vraiment, je ne sais pas quoi je dirai sur G-A mais, je sais ce qu’il est.
J’aime beaucoup ce texte, je le trouve particulièrement intéressant, autant dans les paroles que dans la forme du texte. J’adore apollinaire…
Très romantique .❤️❤️
Très intéressant…..
Poéme qui vient d’être donné à des CM2 ! Sans explications ! Ce sera du « par coeur » sans apprendre quoique se soit ! Déplorables certains enseignants !
Svp, j’ai besoin d’aide pour pouvoir élaborer un plan détaillé sur ce poème.
Très beau poème ce dernier eut une véritable inspiration de la première jusqu’à la dernière version.
Bsr, est ce que quelqu’un peut m’aider dans l’établissement d’un plan détaillé de ce poème, parce que j’y arrive vraiment pas!
Très belle poème !
très beau poème d’apollinaire.
pour répondre à armel assoumou, le poème parle de réligion car la femme dont le poète parle ici est mennonite, qui est une religion de tradition protestante. Les mennonites ne porte que des vetements sans boutons.
je trouve ce poème plus que moyen mais ou intervient la religion la dedans?
Tres tres beau, felicitation ! poeme en escalier quelle magnifique esthetique!
Je trouve ce poème plus que moyen par rapport à d’autres oeuvres d’Apollinaire…
Très beau très fort c,est mon prénom Anny
et il me ressemble!!!
j’aimerais surtout savoir pourquoi on le classe dans « religion »? c’est peut etre juste moi, mais en quoi est-ce un poème religieux?
Non mais s’qui faut pas lire… Un poème qui n’a aucun message aucun sentiment particuler est considéré » emouvant » » beau » » me fait rêver »
j’aimerais bien voir les gens qui publient ces commentaire oO
trés emouvant
C’est très joli. Moi et tous mes amis aimons ce poème.
Très beau, très fort …
il est très beau et il me fait rêver
J’ai connu ce poème grâce à madame Marcorelles.
Il me touche aussi surement qu’un souvenir d’enfance, une odeur de vieux meuble.
Que sa mémoire reste, pour tous ses élèves, à tout jamais.