Des étoffes de soie et des nappes de lin
De la vaisselle en or et des cristaux de lune
Scintillant des splendeurs d’une grande fortune
Ensorcellent le soir aux griffes de félin.
Un prince maquillé comme un fier jobelin
Descend à pas tendus sous une cape brune
Un escalier brumeux qui mène à la lagune
Cachant sous son silence un démon gibelin.
Le clocher de Saint Marc sonne la onzième heure
Que des rires lointains dans une autre demeure
Couvrent de leur jeunesse ignorant la rancœur.
Quand la gondole glisse le long d’un quai hostile
Une main de velours saisit d’un geste habile
Une dague de bronze et frappe dans le cœur.
Francis Etienne Sicard, Lettres de soie rouge, 2011