Dans le jardin

Stéphane Mallarmé

La jeune dame qui marche sur la pelouse
Devant l’été paré de pommes et d’appas,
Quand des heures Midi comblé jette les douze,
Dans cette plénitude arrêtant ses beaux pas,

A dit un jour, tragique abandonnée – épouse –
A la Mort séduisant son Poëte : « Trépas !
Tu mens. Ô vain climat nul ! je me sais jalouse
Du faux Éden que, triste, il n’habitera pas. »

Voilà pourquoi les fleurs profondes de la terre
L’aiment avec silence et savoir et mystère,
Tandis que dans leur coeur songe le pur pollen :

Et lui, lorsque la brise, ivre de ces délices,
Suspend encore un nom qui ravit les calices,
A voix faible, parfois, appelle bas : Ellen !

Stéphane Mallarmé

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8 commentaires sur “Dans le jardin”

  1. Wangwei

    dit :

    C’est un poème dédié à un couple ami de Mallarmé. Lui se savait gravement malade et tous redoutaient sa mort. Ellen est le prénom de l’épouse.

  2. Renault

    dit :

    Les fleurs profondes du silence et de la terre reste un mystère. Merci Mallarmé

  3. licorne

    dit :

    Je le kiffe

  4. francois

    dit :

    Très bon poème, et belle description de la nature et du paysage.

  5. Thushany

    dit :

    je n’ai pas compris, ça parle de quoi ?

  6. Lucie

    dit :

    cool

  7. Merci Stéphane, votre poème m’a marqué. Courage!

    dit :

    génial!

  8. violette

    dit :

    J’adore le poème. Il est trop beau !

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