Une négresse par le démon secouée
Veut goûter une enfant triste de fruits nouveaux
Et criminels aussi sous leur robe trouée
Cette goinfre s’apprête à de rusés travaux :
À son ventre compare heureuse deux tétines
Et, si haut que la main ne le saura saisir,
Elle darde le choc obscur de ses bottines
Ainsi que quelque langue inhabile au plaisir
Contre la nudité peureuse de gazelle
Qui tremble, sur le dos tel un fol éléphant
Renversée elle attend et s’admire avec zèle,
En riant de ses dents naïves à l’enfant ;
Et, dans ses jambes où la victime se couche,
Levant une peau noire ouverte sous le crin,
Avance le palais de cette étrange bouche
Pâle et rose comme un coquillage marin.
Stéphane Mallarmé
Icy Nived, Rivanga….Le puritanisme affiché de certains a bien dû mal à masquer leur abyssale manque de culture… Qu’ils aient trouvé le chemin de ce site, et des mots merveilleux de Mallarmé est un miracle
Un des rares poèmes érotiques de Mallarmé, dont le dernier quatrain est repris par Gainsbourg (qui avait des lettres). Quant à l’emploi du terme « nègre » ou « négresse », il est d’usage courant et non péjoratif jusque dans les années 1960 (à peu près un siècle après la composition de ce poème); on le trouve sous la plume d’auteurs particulièrement engagés dans le combat antiraciste comme, entre autres, Sartre ou Boris Vian, défenseur de la musique « noire » et pourfendeur du racisme: on s’en rend compte par exemple en lisant les débats autour du roman J’irai cracher sur vos tombes, qui traite précisément de ce thème. Tous les articles, les commentaires, etc., de l’époque, de quelque bord que ce soit, utilise indifféremment le qualificatif « nègre » ou « noir » pour désigner « les gens de couleur » (autre terme) y compris par des auteurs africains par exemple, sans connotation spéciale.
Je trouve ce poème assez raciste et audacieux et même wesh ya pas à être aussi à l’aise et dire le mot régresse.
Il est plus amusant de lire l’agacement et la fatuité infantile des personnes qui essayent par tous les moyens de paraître les héritiers d’une haute culture littéraire, que de lire ce très mauvais texte. Heureusement il reste de meilleurs poèmes.
Faites attention à vos enfants…
Quel superbe texte mais face à la bêtise …l’esprit est mal armé …
Il faudrait masquer ce mot ‘négresse’ comme pour le ‘dix petits nègres’ d’Agatha Christie et aussi rebaptiser le groupe ‘les négresses vertes’ quitte à faire retourner Elno dans sa tombe, surtout ne plus jamais dire qu’un auteur ait pu avoir recours à un ‘nègre’, sans oublier de briser les vitrines des pâtisseries vendant des ‘têtes de nègre’ enfin, dans cette société de l’apparence où nous traitons les symptômes et non les problèmes après avoir éradiqué toute trace de la négritude d’Aimé Césaire, nous pourrons inaugurer l’ère de la novlangue chère à George Orwell (1984) en faisant bruler toutes ces œuvres magnifiques par des hordes consommatrices de télé-réalité au cerveau ‘hanounaïsé’.
Quel beau monde cela sera…
L’inculture l’ignorance conduisent à la censure et au jugement hâtif, ce poème est une pure merveille, je laisse les chouettes effarouchées, hypocrites hurler à l’indécence, leur bêtise est d’un vulgaire!!
Très beau
Quelle sensualité, quelle écriture, quelle beauté !
Notre culture se perd… beau, très joli texte.
Laisser donc ce poème faire son effet, rien de « raciste » ni de péjoratif, simplement la sensibilité pure… de l’époque ! Epoque où l’on pouvait écrire sans trop se faire reprendre, quoique…
Pauvre petite Sandrine, si tu avais une once de culture, tu saurais qui est Mallarmé et si tu n’avais pas été si paresseuse, tu aurais fait une petite recherche quant à l’époque de Mallarmé… Un ex-prof de français, qui n’aurait pas aimé t’enseigner.
Raciste, jamais. Merveilleux, toujours.
Ne soyez pas idiots, ni bêtement réactionnaires. Il faut remettre le poème dans son contexte, et parler de négresse pour une femme noir n’a rien de censurable au regard de l’histoire de l’art, ne cherchez pas à y mettre une horreur anachronique (et aujourd’hui légitime) pour ce terme actuellement considéré comme raciste. La problématique du racisme ne se pose pas de la même manière à l’époque! Ici, comme chez Baudelaire, Eluard, pas mal de peintres etc, la couleur de sa peau renvoie à un attrait pour l’exotisme qui se traduit par une pure sensualité qui n’a rien de méprisable, car son évocation sert une volonté de mettre à mal les codes traditionnels et figés de la beauté grecque, et tend à rendre à la femme sa volupté. Plus simplement, passer par l’orientalisme ou par la « négresse », c’est pour les artistes de l’époque un moyen de bouleverser les codes et de s’exprimer librement, ce qui permet de sortir des moeurs et de possiblement rechercher dans la sensualité un mouvement artistique originaire. Quant à ceux qui trouvent ça vulgaire, abandonnez la poésie.
Je ne sais pas de quand date ce poème mais pourquoi choisir de le diffuser ? Le titre est absolument inapproprié et son emploi est offensant. C’est un terme péjoratif…
« Negresse» vraiment ? J’espère que quelqu’un portera plainte. C’est inadmissible.
Magnifique poème. Je l’ai découvert grâce à Gainsbourg qui dans la chanson « Glass securit » cite le dernier quatrain.
Nul et pervers
J’adore, sublime.
Vraiment intéressant à faire réciter à ses enfants dés leur plus jeune âge.
trop bien