Un dahlia

Paul Verlaine

Courtisane au sein dur, à l’oeil opaque et brun
S’ouvrant avec lenteur comme celui d’un boeuf,
Ton grand torse reluit ainsi qu’un marbre neuf.

Fleur grasse et riche, autour de toi ne flotte aucun
Arôme, et la beauté sereine de ton corps
Déroule, mate, ses impeccables accords.

Tu ne sens même pas la chair, ce goût qu’au moins
Exhalent celles-là qui vont fanant les foins,
Et tu trônes, Idole insensible à l’encens.

– Ainsi le Dahlia, roi vêtu de splendeur,
Elève sans orgueil sa tête sans odeur,
Irritant au milieu des jasmins agaçants !

Paul Verlaine, Poèmes saturniens

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4 commentaires sur “Un dahlia”

  1. jean FAUVET

    dit :

    C’est avec un talent inné qu’il mélange la fleur, la femme, l’odeur et la musique ! Encore bravo.

  2. chjd

    dit :

    Quelle sont les figures de style ?

  3. Joeletaxi

    dit :

    entrainant

  4. jacouille

    dit :

    Beau

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