Le couchant dardait ses rayons suprêmes
Et le vent berçait les nénuphars blêmes ;
Les grands nénuphars entre les roseaux
Tristement luisaient sur les calmes eaux.
Moi j’errais tout seul, promenant ma plaie
Au long de l’étang, parmi la saulaie
Où la brume vague évoquait un grand
Fantôme laiteux se désespérant
Et pleurant avec la voix des sarcelles
Qui se rappelaient en battant des ailes
Parmi la saulaie où j’errais tout seul
Promenant ma plaie ; et l’épais linceul
Des ténèbres vint noyer les suprêmes
Rayons du couchant dans ses ondes blêmes
Et les nénuphars, parmi les roseaux,
Les grands nénuphars sur les calmes eaux.
Paul Verlaine, Poèmes saturniens
Le poème de mon bac de français, la solitude désespérante dans le froid du crépuscule et les pleurs silencieux des saules dans une Nature figée comme dans la mort. La poésie peut évoquer aussi les sentiments les plus sombres. Merci M. Verlaine
Trop triste…
C’est un bon texte
Douce solitude dans la sublime nature.