Au tribunal d’amour, après mon dernier jour

Théodore Agrippa d'Aubigné

Au tribunal d’amour, après mon dernier jour,
Mon coeur sera porté diffamé de brûlures,
Il sera exposé, on verra ses blessures,
Pour connaître qui fit un si étrange tour,

A la face et aux yeux de la Céleste Cour
Où se prennent les mains innocentes ou pures ;
Il saignera sur toi, et complaignant d’injures
Il demandera justice au juge aveugle Amour :

Tu diras : C’est Vénus qui l’a fait par ses ruses,
Ou bien Amour, son fils : en vain telles excuses !
N’accuse point Vénus de ses mortels brandons,

Car tu les as fournis de mèches et flammèches,
Et pour les coups de trait qu’on donne aux Cupidons
Tes yeux en sont les arcs, et tes regards les flèches.

Théodore Agrippa d’Aubigné, L’Hécatombe à Diane

Imprimer ce poème

4 commentaires sur “Au tribunal d’amour, après mon dernier jour”

  1. Gerard

    dit :

    Tes yeux en sont les arcs et te regards les flèches… Que dire d’autre vis à vis de l’âme blessante…

  2. Nobody

    dit :

    C’est un très beau poème

  3. hervé

    dit :

    Sublime

  4. moustapha barry barry

    dit :

    Formidable !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *