Si vous voyiez mon coeur ainsi que mon visage,
Vous le verriez sanglant, transpercé mille fois,
Tout brûlé, crevassé, vous seriez sans ma voix
Forcée à me pleurer, et briser votre rage.
Si ces maux n’apaisaient encor votre courage
Vous feriez, ma Diane, ainsi comme nos rois,
Voyant votre portrait souffrir les mêmes lois
Que fait votre sujet qui porte votre image.
Vous ne jetez brandon, ni dard, ni coup, ni trait,
Qui n’ait avant mon coeur percé votre portrait.
C’est ainsi qu’on a vu en la guerre civile
Le prince foudroyant d’un outrageux canon
La place qui portait ses armes et son nom,
Détruire son honneur pour ruiner sa ville.
Théodore Agrippa d’Aubigné, L’Hécatombe à Diane
Très beau poème mais pouvez vous me donnez la date de ce poème s’il vous plaît. Cordialement.
Date ? siècle ?
C’est plus qu’émouvant, c’est radieux.
J’adore
Est-ce un poème engagé ?
Super poème, il m’a émue, merci.
Quel beaux mots!.