Voici trois ans qu’est morte ma grand’mère,
La bonne femme, – et, quand on l’enterra,
Parents, amis, tout le monde pleura
D’une douleur bien vraie et bien amère.
Moi seul j’errais dans la maison, surpris
Plus que chagrin ; et, comme j’étais proche
De son cercueil, – quelqu’un me fit reproche
De voir cela sans larmes et sans cris.
Douleur bruyante est bien vite passée :
Depuis trois ans, d’autres émotions,
Des biens, des maux, – des révolutions, –
Ont dans les murs sa mémoire effacée.
Moi seul j’y songe, et la pleure souvent ;
Depuis trois ans, par le temps prenant force,
Ainsi qu’un nom gravé dans une écorce,
Son souvenir se creuse plus avant !
Gérard de Nerval, Odelettes
Dans les « murs » est correct. Il veut sans doute dire par là que dans la maison même où sa grand-mère a habité son souvenir s’est effacé.
Ce n’est probablement pas dans les murs mais dans les coeurs
Ce poème me fait pleurer ;(
Ce poème est très emouvant !
Tu lui dira bonjour pour nous 😀