Comme au printemps de l’autre année,
Au mois des fleurs, après les froids,
Par quelque belle matinée,
Nous irons encore sous bois.
Nous y verrons les mêmes choses,
Le même glorieux réveil,
Et les mêmes métamorphoses
De tout ce qui vit au soleil.
Nous y verrons les grands squelettes
Des arbres gris, ressusciter,
Et les yeux clos des violettes
À la lumière palpiter.
Sous le clair feuillage vert tendre,
Les tourterelles des buissons,
Ce jour-là, nous feront entendre
Leurs lentes et molles chansons.
Ensemble nous irons encore
Cueillir dans les prés, au matin,
De ces bouquets couleur d’aurore
Qui fleurent la rose et le thym.
Nous y boirons l’odeur subtile,
Les capiteux aromes blonds
Que, dans l’air tiède et pur, distille
La flore chaude des vallons.
Radieux, secouant le givre
Et les frimas de l’an dernier,
Nos chers espoirs pourront revivre
Au bon vieux soleil printanier.
En attendant que tout renaisse,
Que tout aime et revive un jour,
Laisse nos rêves, ô jeunesse,
S’envoler vers tes bois d’amour !
Chère idylle, tes primevères
Éclosent en toute saison ;
Elles narguent les froids sévères
Et percent la neige à foison.
Éternel renouveau, tes sèves
Montent même aux coeurs refroidis,
Et tes capiteuses fleurs brèves
Nous grisent comme au temps jadis.
Oh ! oui, nous cueillerons encore,
Aussi frais qu’à l’autre matin,
Ces beaux bouquets couleur d’aurore
Qui fleurent la rose et le thym.
Nérée Beauchemin, Les floraisons matutinales
Je dirai que Nérée Beauchemin est le poète de l’ESPERANCE ! Il pose les mots comme une abeille approche une Jacinthe ou un jasmin, avec douceur et volupté pour en faire un chant du cœur et de l’amour. Lire sa poésie est un bonheur et j’ai une préférence pour « Rayons d’octobre » …il boit la vie avec l’air des bois et des chants…et cet étincelant renouveau qui l’étonne lui souffle au cœur l’amour des tendres autrefois. Merci à LUI. (Ainsi qu’à Poetica évidemment)
J’adore ce poéme
Merci d’avoir ecrit ce poème pour moi, je m’appelle Aurore.
Poème beau et touchant à la fois.
trop beau comme poeme !!!!! 🙂
Poème de l’espoir ; de cette jeunesse qui monte en nous au diapason du renouveau de la nature.