Aux vertiges de mes larges concupiscences,
Une inclinaison hardie pour les voluptés
Cajole mon coeur et ma phtisique existence
– Ainsi, je me consacre aux marcs ensorcelés.
J’abreuve mon esprit de cette douce essence
Et comme Sîn lune durant l’obscurité
Je serpente l’amer et cueille les fragrances
Délicates des lointains rivages sablés.
Et ces ténèbres m’enjôlent d’une langueur
Acrimonieuse et fascinante de saveurs.
J’emplis mes narines de ces âpres parfums
Et m’abandonne enivré aux philtres mystiques,
Encore un arôme de cannelle sur son sein.
L’ivresse est absolue – ma nymphéa d’Afrique.
Didier Sicchia, La rhétorique de l’ineffable, 2010