La punaise posée sur le vieux matelas,
Une mite immobile dans l’armoire creuse
– Je crois être tels ces insectes scélérats
Perdu dans le frais d’une humaine fosse affreuse.
Aveuglée par la seule crainte du trépas,
La bestiole insignifiante est alors nerveuse
Craignant l’automne prochain et son doux frimas,
Encore l’hivernale saison cotonneuse.
Éphémères – nos vies subsistent une journée,
Le temps d’un réveil jusqu’à celui du souper.
L’oestre blême refuse la condamnation,
Et s’agite comme une flaque sous la pluie,
Ondule, tournoie – suif constamment il s’enfuit
Mais ne peut éviter l’ultime expiration.
Éphémères, nos vies subsistent une journée,
Le temps d’un réveil jusqu’à celui du coucher.
Didier Sicchia, La rhétorique de l’ineffable, 2010
Ce qui est proche de la mort, s’accroche à la vie…
Votre poème est très beau et réaliste.