Le jour pousse la nuit,
Et la nuit sombre
Pousse le jour qui luit
D’une obscure ombre.
L’Autonne suit l’Esté,
Et l’aspre rage
Des vents n’a point esté
Apres l’orage.
Mais la fièvre d’amours
Qui me tourmente,
Demeure en moy tousjours,
Et ne s’alente.
Ce n’estoit pas moy, Dieu,
Qu’il falloit poindre,
Ta fleche en autre lieu
Se devoit joindre.
Poursuy les paresseux
Et les amuse,
Mais non pas moy, ne ceux
Qu’aime la Muse.
Helas, delivre moy
De ceste dure,
Qui plus rit, quand d’esmoy
Voit que j’endure.
Redonne la clarté
A mes tenebres,
Remets en liberté
Mes jours funebres.
Amour sois le support
De ma pensée,
Et guide à meilleur port
Ma nef cassée.
Tant plus je suis criant
Plus me reboute,
Plus je la suis priant
Et moins m’escoute.
Ne ma palle couleur
D’amour blesmie
N’a esmeu à douleur
Mon ennemie.
Ne sonner à son huis
De ma guiterre,
Ny pour elle les nuis
Dormir à terre.
Plus cruel n’est l’effort
De l’eau mutine
Qu’elle, lors que plus fort
Le vent s’obstine.
Ell’ s’arme en sa beauté,
Et si ne pense
Voir de sa cruauté
La récompense.
Monstre toy le veinqueur,
Et d’elle enflame
Pour exemple le coeur
De telle flame,
Qui la soeur alluma
Trop indiscrete,
Et d’ardeur consuma
La Royne en Crete.
Pierre de Ronsard, Les Odes
Ne s’alente= ne se guérit pas
Après tout, un artiste comme Ronsard vivrai pour jamais, tandis que les crétins qui critiquent sans arguments ses poèmes mourront avec leur corps.
Ce poème est fantastique, merci
Tous ceux qui disent que ce poème est « claqué au sol » ne sont que des racailles de bas étage qui n’on pas plus de 2 de QI, qui n’apprécient pas la beauté profonde de l’œuvre, et qui ne sont venu que pour se lamenter du travail de personne dont il n’ont pas un dixième de leur sagesse. Merci à ceux qui sont respectueux envers le poète et qui font un minimum attention à leur écriture, non mais sérieux, certain on dirait qu’ils sont en maternelle !
Pas ouf
Claquer sous le sol
Claqué au sol
Ce poème est frustrant pour les personnes.
C’est de la bombe ce poème mon frère,
Ce poème est incroyable et je suis ravie d’être tombée dessus par hasard !
Ce poème est fantastique… J’aurai aimé vivre les ans. J’ecris des poèmes mais j’ai comme impression que suis esseulé. Au moins, j’aurai du naitre à l’époque de Ronsard, ou Hugo. Même étant Africain, j’aurai tout pour les atteindre. C’est une question de destin et de sentiment!
Arretez-moi si je me trompe, ce poème parle d’un frère regrettant d’aimer sa soeur?
J’ai eu un peu de mal à traduire ce poème mais j’adore. Je trouve ça super, un très jolie poème.
Avez vous un tableau ou une sculpture en rapport avec ce poème ? Merci d’avance 🙂
Je dédie ce poème très joli à mon vieil ami Paolo décédé… Et merci à toi Yves Thuilier, donc bien joué!
En quoi le thème de l’avarice est-il présent ? Il est seulement très brièvement mentionné dans « Plus radin qu’Harpagon ». Le thème majeur du poème est l’ennui. Est-ce un enseignement comme le conçoit Seghers et les poètes de l’après guerre ?
Oui, merci à toi Yves
Merci et bien joué à toi Hyves Thuilier pour ta traduction
Très joli poème ! Un peu compliqué à comprendre mais merci pour la traduction de Yves Thuillier.
Bonjour je suis en train de faire une anthologie poétique
et je voudrais avoir une petite intro du poéme « a cupidon »
On trouve A Cupidon imprimé cent fois, mais on ne trouve pas de commentaire.
Dans les premières huit strophes la communication de Ronsard avec le lecteur
est clair, puis le lecteur a besoin d’un commentaire.
La flèche d’amour de Cupidon a choisi Ronsard, mais celui-ci souffre de cet amour,
il ne peut plus travailler. C’est le sens de la première moitié du poème.
Mais quel est le sens de la deuxième moitié?
il est vraiment bien comme poème!
Merci à Yves Thuillier pour sa traduction
texte traduit seul :
le jour succède à la nuit
Et la nuit sombre
Pousse en avant le jour qui luit
D’une faible lueur d’ombre.
L’Automne suit l’été
Et l’âpre rage
Des vents n’a point été [continué
Après l’orage.
Mais la fièvre d’amours
Qui me tourmente,
Demeure en moi toujours
Et n’est pas plus lente.
Ce n’était pas moi, Dieu,
Qu’il fallait pointer
Ta flèche en autre lieu
Devait être piquée.
Poursuis les paresseux
Et les amuse,
Mais pas moi, qui suis de ceux
Qu’aime la Muse.
Hélas, délivre-moi
De cette dureté
Qui rit davantage, quand d’émoi
Elle voit ce que j’endure
Redonne la clarté
A mes ténèbres,
Remets en liberté
Mes jours tristes et funèbres
Amour sois le support
De ma pensée
Et guide à meilleur port
Mon navire cassé.
Plus je suis criant
plus je me rebute
Plus je la prie
Et moins elle m’écoute.
Ni même ma pâle couleur
D’amour blêmie
N’a émue par sa douleur
Mon ennemie.
Ni sonner [jouer] à sa porte
De ma guitare,
Ni pour elle les nuits
Passée à dormir à terre.
Pas plus cruel qu’elle m’est l’effor
De l’eau malicieuse [la pluie]
Même lorsque plus fort
Le vent s’obstine.
Elle s’arme de sa beauté
Et je ne pense
Voir que sa cruauté
Pour récompense.
Montre-toi en vainqueur
Et d’elle enflamme
Pour l’exemple son coeur
D’une telle flamme
Que la sœur alluma
Trop indiscète
Et d’ardeur consuma
La reine de Crète
A Cupidon
Suggestion de traduction en essayant de garder la rime, les mots en crochets sont ajoutés pour éclaire le sens
Le jour pousse la nuit, le jour succède à la nuit
Et la nuit sombre Et la nuit sombre
Pousse le jour qui luit pousse en avant le jour qui luit
D’une obscure ombre. D’une faible lueur d’ombre.
L’Autonne suit l’Esté, L’Automne suit l’été
Et l’aspre rage Et l’âpre rage
Des vents n’a point esté Des vents n’a point été [continué]
Apres l’orage. Après l’orage.
Mais la fièvre d’amours Mais la fièvre d’amours
Qui me tourmente, Qui me tourmente,
Demeure en moy tousjours, Demeure en moi toujours
Et ne s’alente. Et n’est pas plus lente.
Ce n’estoit pas moy, Dieu, Ce n’était pas moi, Dieu,
Qu’il falloit poindre, Qu’il fallait pointer
Ta fleche en autre lieu Ta flèche en autre lieu
Se devoit joindre. Devait être piquée.
Poursuy les paresseux Poursuis les paresseux
Et les amuse, Et les amuse,
Mais non pas moy, ne ceux Mais pas moi, qui suis de ceux
Qu’aime la Muse. Qu’aime la Muse.
Helas, delivre moy Hélas, délivre-moi
De ceste dure, De cette dureté
Qui plus rit, quand d’esmoy Qui rit davantage, quand d’émoi
Voit que j’endure. Elle voit ce que j’endure
Redonne la clarté Redonne la clarté
A mes tenebres, A mes ténèbres,
Remets en liberté Remets en liberté
Mes jours funebres. Mes jours tristes et funèbres
Amour sois le support Amour sois le support
De ma pensée, De ma pensée
Et guide à meilleur port Et guide à meilleur port
Ma nef cassée. Mon navire cassé.
Tant plus je suis criant Plus je suis criant
Plus me reboute, plus je me rebute
Plus je la suis priant Plus je la prie
Et moins m’escoute. Et moins elle m’écoute.
Ne ma palle couleur Ni même ma pâle couleur
D’amour blesmie D’amour blêmie
N’a esmeu à douleur N’a émue par sa douleur
Mon ennemie. Mon ennemie.
Ne sonner à son huis Ni sonner [jouer] à sa porte
De ma guiterre, De ma guitare,
Ny pour elle les nuis Ni pour elle les nuits
Dormir à terre. Passée à dormir à terre.
Plus cruel n’est l’effort Pas plus cruel qu’elle m’est l’effort [de subir]
De l’eau mutine De l’eau malicieuse [la pluie]
Qu’elle, lors que plus fort Même lorsque plus fort
Le vent s’obstine. Le vent s’obstine.
Ell’ s’arme en sa beauté, Elle s’arme de sa beauté
Et si ne pense Et je ne pense
Voir de sa cruauté Voir que sa cruauté
La récompense. Pour récompense.
Monstre toy le veinqueur, Montre-toi en vainqueur
Et d’elle enflame Et d’elle enflamme
Pour exemple le cœur Pour l’exemple son coeur
De telle flame, D’une telle flamme
Qui la soeur alluma Que la sœur alluma
Trop indiscrete, Trop indiscète
Et d’ardeur consuma Et d’ardeur consuma
La Royne en Crete. La reine de Crète
Pierre de Ronsard, Les Odes
J’ai quelque peu du mal à comprendre ce poème… Quelqu’un devrait songer à mettre une traduction que les mous du cerveaux comme moi puissent comprendre…
Et je ne sais pas si ce poème est vraiment un poème d’amour je ne crois pas personnellement après chacun possède un point de vue diffèrent.
En français d’aujourd’hui ça donne quoi? Quelqu’un pour la traduction avec fidélité?