Rien, cette écume, vierge vers
À ne désigner que la coupe;
Telle loin se noie une troupe
De sirènes mainte à l’envers.
Nous naviguons, ô mes divers
Amis, moi déjà sur la poupe
Vous l’avant fastueux qui coupe
Le flot de foudres et d’hivers;
Une ivresse belle m’engage
Sans craindre même son tangage
De porter debout ce salut
Solitude, récif, étoile
À n’importe ce qui valut
Le blanc souci de notre toile.
Stéphane Mallarmé
C’est une epure de Baudelaire mais moins bavard…
Bah les héritiers de Mallarmé, parent de Flaubert sont plutôt des romanciers. Le Nouveau Roman réalisé après Mallarmé l’idéal Flaubertien du « livre sur rien qui tient par la force de son style » ou presque…
Ce poème me rappelle le moment où notre professeur de littérature Yves Micollet nous a fait l’analyse en 2004. J’avais dit que l’on appelle Mallarmé alors qu’il est très bien armé.
Mallarmé t’es un bon
Mallarmé, c’est tout de même du solide; j’aime beaucoup !
Mallarmé a essayé de construire une poésie abstraite qui est un peu à la littérature ce que les tableaux de Kandisky sont à la peinture ; c’est surtout dans le sonnet « Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx » et dans « Un coup de dés jamais n’abolira le hasard » qu’il a poussé le plus loin ses recherches. Mais l’excès d’hermétisme (en poésie comme en philosophie) n’est parfois qu’une manière de masquer le manque d’inspiration et la poésie de Mallarmé semble mener à une impasse : la plupart des grands poètes du vingtième siècle ont beaucoup plus suivi la voie tracée par Nerval, Baudelaire et surtout Rimbaud que celle tracée par Mallarmé.
Assez bien quand même.
c’est divin