Qu’il soit encourtiné de brocart ou de serge,
Triste comme une tombe ou joyeux comme un nid,
C’est là que l’homme naît, se repose et s’unit,
Enfant, époux, vieillard, aïeule, femme ou vierge.
Funèbre ou nuptial, que l’eau sainte l’asperge
Sous le noir crucifix ou le rameau bénit,
C’est là que tout commence et là que tout finit,
De la première aurore au feu du dernier cierge.
Humble, rustique et clos, ou fier du pavillon
Triomphalement peint d’or et de vermillon,
Qu’il soit de chêne brut, de cyprès ou d’érable ;
Heureux qui peut dormir sans peur et sans remords
Dans le lit paternel, massif et vénérable,
Où tous les siens sont nés aussi bien qu’ils sont morts.
José-Maria de Heredia, Les Trophées
La couette cache parfois la lie de l’humanité quand même.
Léo Ferré a sans doute été inspiré par ce poème de Hérédia quand il a écrit sa chanson portant le même titre… Écoutez et vous constaterez.
J’aime bien ce poéme car il est beau et triste. Ca raconte l’histoire de la vie.
Très beau!
Caprine, le lit c’est la vie, c’est l’amour, c’est la mort, suivant l’époque de votre vie.
Réaliste tellement vrai mais;
comme c’est triste
je ne veux pas penser,
Au lit des trépassés.
Je le » veux triomphant,
Doux, ferme pas violent,
j’aimerais qu’il n’existe,
Que pour les amoureux,
Un lit pour êtres heureux:)