Tu ne seras jamais la fiévreuse captive
Qu’enchaîne, qu’emprisonne le lit,
Tu ne seras jamais la compagne lascive
Dont la chair se consume et dont le front pâlit.
Garde ton blanc parfum qui dédaigne le faste.
Tu ne connaîtras point les lâches abandons,
Les sanglots partagés qui font l’âme plus vaste,
Le doute et la faiblesse ardente des pardons
Et, puisque c’est ainsi que je t’aime, ô très chaste !
Nous cueillerons ce soir les mystiques chardons.
Renée Vivien, Evocations