Ô croisée ensommeillée,
Dure à mes trente-six morts !
Vitre en diamant, éraillée
Par mes atroces accords !
Herse hérissant rouillée
Tes crocs où je pends et mords !
Oubliette verrouillée
Qui me renferme… dehors !
Pour Toi, Bourreau que j’encense,
L’amour n’est donc que vengeance ?…
Ton balcon : gril à braiser ?…
Ton col : collier de garotte ?…
Eh bien ! ouvre, Iscariote,
Ton judas pour un baiser !
Tristan Corbière, Les Amours jaunes
Quel beaux sonnet
Pas de trahison ici, mais un savoureux parallèle entre le judas (petite ouverture dans une porte) et Judas Iscariote. Un amoureux est dehors, attend un signe de sa belle qui l’a oublié (Oubliette verrouillée qui me referme .. dehors). Ouvre ta croisée ensommeillée, ouvre ton judas pour me donner un baiser… ce qui nous renvoie habilement au »baiser de Judas », avec majuscule cette fois.
Par contre, « dure à mes trente-six morts », je ne vois pas !
Et bien nous pouvons avoir des métaphores et pour la trahison il l’a comparé à celle de Judas Isacriot ayant vendu et trahi Jésus pour quelques pièces d’argent.
Quelqu’un pourrait m’expliquer ou est la trahison dans ce poème car je ne le comprends pas :/
Du rythme et d’étranges images !