Aussi appelé Bonheur
Ô saisons, ô châteaux,
Quelle âme est sans défauts ?
Ô saisons, ô châteaux,
J’ai fait la magique étude
Du Bonheur, que nul n’élude.
Ô vive lui, chaque fois
Que chante son coq gaulois.
Mais ! je n’aurai plus d’envie,
Il s’est chargé de ma vie.
Ce Charme ! il prit âme et corps,
Et dispersa tous efforts.
Que comprendre à ma parole ?
Il fait qu’elle fuie et vole !
Ô saisons, ô châteaux !
Et, si le malheur m’entraîne,
Sa disgrâce m’est certaine.
Il faut que son dédain, las !
Me livre au plus prompt trépas !
– Ô Saisons, ô Châteaux !
Arthur Rimbaud, Derniers vers
« Un jour, j’ai assis la beauté sur mes genoux, et je l’ai trouvée laide, et je l’ai insultée ».
Rimbaud ne cherchait pas à faire de « beaux » poèmes. Il cherchait à exprimer une idée, une sensation…
Sans aller jusqu’à dire: « Quel texte est sans défauts? », ce n’est pas de Rimbaud le poème que je trouve le plus beau.