Lorsque tu vins, à pas réfléchis, dans la brume,
Le ciel mêlait aux ors le cristal et l’airain.
Ton corps se devinait, ondoiement incertain,
Plus souple que la vague et plus frais que l’écume.
Le soir d’été semblait un rêve oriental
De rose et de santal.
Je tremblais. De longs lys religieux et blêmes
Se mouraient dans tes mains, comme des cierges froids.
Leurs parfums expirants s’échappaient de tes doigts
En le souffle pâmé des angoisses suprêmes.
De tes clairs vêtements s’exhalaient tour à tour
L’agonie et l’amour.
Je sentis frissonner sur mes lèvres muettes
La douceur et l’effroi de ton premier baiser.
Sous tes pas, j’entendis les lyres se briser
En criant vers le ciel l’ennui fier des poètes
Parmi des flots de sons languissamment décrus,
Blonde, tu m’apparus.
Et l’esprit assoiffé d’éternel, d’impossible,
D’infini, je voulus moduler largement
Un hymne de magie et d’émerveillement.
Mais la strophe monta bégayante et pénible,
Reflet naïf, écho puéril, vol heurté,
Vers ta Divinité.
Renée Vivien, Etudes et préludes
Troublant
Estimable !
Je suis sublimé face à ce poème incroyable.
Superbe, merci de nous permettre d’en profiter! Lesbians are everywhere, dans l’art y compris.
Si vous souhaitez en connaître davantage,
mon blog : http://www.renee-vivien.com
Bonne visite
Et ce poèm,e c’est un poème d’amour impossible ?
Très beau poème. J’adore
Waouh c’vraiment pour la femme que j’aime
j’adore, c’est trop bien!!! 🙂
Trop beau ce poème !
Droit au coeur ce poème.
Trop de mots pour le Silence de l’Amour partagé !!
Je précise, pour ceux et celles qui ne le savent pas, que Renée Vivien est une femme, homosexuelle de surcroit… Ce poème fut écrit pour sa maitresse, pour son Amoureuse… 🙂
Évoque t-il la jouissance pour la femme aimée et désirée, aussi appelée la « petite mort »… Elle est idéalisée (divine) et lui si humain il voudrait se maitriser mais il ne le peut.
Les deux premières strophes sont très émouvantes… j’aime beaucoup et je me suis permise de les copier pour me « souvenir » de mon passage ici! Cependant, les suivantes sont un peu lugubres…! Une question de sentiments impossibles à réaliser et dès lors… éphémères?
c vraiment magnifique
Je pense que c’est un premier amour, ou à un amour révé.
Un jolie poème, pour la femme que j’aime.
J’adore ! C’est très beau ! Mais est-ce vraiment à une femme aimée qu’on parle… où à la mort ?
C.H.