Ces narines d’os et de peau
par où commencent les ténèbres
de l’absolu, et la peinture de ces lèvres
que tu fermes comme un rideau
Et cet or que te glisse en rêve
la vie qui te dépouille d’os,
et les fleurs de ce regard faux
par où tu rejoins la lumière
Momie, et ces mains de fuseaux
pour te retourner les entrailles,
ces mains où l’ombre épouvantable
prend la figure d’un oiseau
Tout cela dont s’orne la mort
comme d’un rite aléatoire,
ce papotage d’ombres, et l’or
où nagent tes entrailles noires
C’est par là que je te rejoins,
par la route calcinée des veines,
et ton or est comme ma peine
le pire et le plus sûr témoin.
Antonin Artaud
En voilà un qui prend aux tripes, j’adore
Je m’appelle Léonie, j’ai 10 ans et je suis en Colombie. Pour continuer ma culture des poèmes, mon père m’en lit un tous les soirs. Je n’ai pas bien compris celui-ci mais quand je le comprendrai mieux, peut-être que je le trouverai très beau.
Retournée par ce poème. Magnifique.