A une passante

Charles Baudelaire

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair… puis la nuit! – Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité?

Ailleurs, bien loin d’ici! trop tard! jamais peut-être!
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
O toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais!

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal

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69 commentaires sur “A une passante”

  1. Jacquesfrabier

    dit :

    Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage, Traversé çà et là par de brillants soleils, le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage, Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils (Charles Baudelaire).

  2. Jean.cardelle

    dit :

    Je pense que Antoine pol s’en est inspiré pour écrire « les passantes » mis en musique par Brassens.

  3. A une passante

    dit :

    Très beau poème de Charles Baudelaire l’un des meilleurs poètes de sa génération.

  4. inchallah

    dit :

    Franchement bien bien le poème…

  5. Poet poet

    dit :

    Charles sublime dans ces vers somptueux un regard croisé fugace et foudroyant. La marque d’un génie

  6. pablu

    dit :

    J’ai bien aimé ce poème car il inspire de nombreuses émotions

  7. roll rafael

    dit :

    A la base je ne suis pas fan de poésie mais le poème me plait.

  8. Anonyme

    dit :

    gadiou.laur Tu n’es pas normal toi tu sais que les poèmes de Baudelaire ont été écrits au 19ème siècle et que ce sont des poèmes d’une énorme sagesse mais vu ce que tu écris tu n’a sûrement jamais lu de poème.

  9. Teddy

    dit :

    Je suis fan de ce poème

  10. Teddy

    dit :

    J’ai adoré ce poème de Baudelaire la première fois que je l’ai lu, j’y ai pensé avant de dormir.

  11. ton sauveur

    dit :

    Vers 1-2 :

    Imagerie Visuelle (Description) : « La rue assourdissante autour de moi hurlait, »
    L’utilisation d’images visuelles crée une atmosphère sonore et vivante, dépeignant le tumulte de la rue.

    Vers 3-6 :

    Rupture et Rencontre (Antithèse) : « Longtemps, / Je regardai / La splendide passante, / Dont le regard électrique… »

    Vers 3-4 :

    Utilisation du Passé et du Présent (Analepse et Prolepse) : « Longtemps, / Je regardai… »
    L’utilisation du passé pour décrire la durée de l’observation et du présent pour décrire l’instant de la rencontre crée une tension temporelle.

    Vers 5-8 :

    Sentiments Contradictoires (Oxymore) : « Dont le regard électrique / Me transperce… »
    L’oxymore souligne les sentiments contradictoires du narrateur, entre l’admiration et la distance, créant une tension émotionnelle.

    Vers 9-11 :

    Sonorité et Rythme (Allitération et Assonance) : « Un éclair… puis la nuit ! — Fugitive beauté / Dont le regard m’a fait soudainement renaître, »
    L’utilisation d’allitérations et d’assonances crée une mélodie poétique, renforçant l’impact émotionnel du poème.

    Interprétations :

    Vers 1-11 :

    Fugacité de la Beauté :

    L’imagerie visuelle et l’antithèse soulignent la beauté éphémère de la passante, mettant en évidence la brièveté des moments de bonheur et de connexion humaine.

    Contraste entre l’Idéal et la Réalité :

    L’oxymore reflète le contraste entre l’idéal de beauté représenté par la passante et la réalité souvent décevante de la vie quotidienne, soulignant ainsi le sentiment de désillusion du narrateur.

    Regard de l’Autre :

    L’oxymore souligne également la dualité dans le regard du narrateur sur la passante, représentant à la fois l’admiration et la distance, illustrant la difficulté de véritablement connaître l’autre.

    Nostalgie et Perte :

    L’antithèse met en lumière le contraste entre le passé (la durée de l’observation) et le présent (la rencontre fugace), soulignant la nostalgie et le regret pour ce qui aurait pu être, renforçant ainsi le thème de la mélancolie dans l’œuvre de Baudelaire.

    Éphémérité de l’Instant :

    L’utilisation de l’analepse et de la prolepse crée une tension entre l’éphémère et l’éternel, mettant en lumière la fugacité de l’instant et la permanence des souvenirs, intensifiant ainsi l’émotion suscitée par le poème.

  12. Enzo

    dit :

    J’adore le poème

  13. ?

    dit :

    Ca prouve qu’il ne faut pas abandoner

  14. Nathan

    dit :

    J’ai aimé ce poème. C’est une belle preuve d’amour ❤️

  15. gadiou.laura

    dit :

    Mouai pas mal ça vaut pas andalouse de kendji girac

  16. Philippes Baudelaire

    dit :

    L’œuvre en question A une passante de Charles Baudelaire de 1857 est très romantique et serait parfait pour une lettre d’amour. Bien sur il faut attendre avant de réciter les deux dernières strophes, comme deux secondes et après « Un éclair ».

  17. toothofthedevil

    dit :

    Elle a le regard qui tue tchiquita, bah oui! Majes-tueuse, fas-tueuse, sta-tue, qui tue… pas con Baudelaire.

  18. taho

    dit :

    Je n’ai pas trop aimer ce poème.

  19. trouvé

    dit :

    Un type sirote une binouze à la terrasse d’un troquet. Il s’emmerde un peu. Il regarde les passants. Soudain, une femme du monde apparaît. La beauté est montée sur vérin. Tout y est; les gambettes, la chute de reins, les quinquets, la démarche de gazelle. Elle a des manières de bêcheuse car elle sait qu’elle belle. Elle est attifée comme pour aller à une messe enterrement. Tellement belle la gonzesse que le mec, il la reluque des pieds à la tête et comme une bonne majorité de mecs, il pense des trucs à pas dire. A un moment, leur regard se croise. Pas besoin de faire un dessin. La fille, pas née de la dernière pluie, à lu dans le regard du type. Un éclair et paf!… Trop tard, elle est déjà barrée. Le type replonge le nez dans son verre.

  20. trouvé

    dit :

    Et vas-y que j’te tartine une analyse à la noix !… Toujours des casse-bonbons! Certains commentaires « pseudo-intello » ont la faculté de tuer l’émotion et le rêve.

  21. Passant

    dit :

    Dominique, passe passe passe le oinj de la dualité métaphysique et spiritualo-cartésienne. Que j’en tire deux trois lattes simili-existentielles ! En regardant passer les jolies filles, nous ferons ainsi dialoguer nos rêves respectifs. On en restera à nos zéros du départ, mais en ayant dessiné une plus grande tête à poème. Bien cordialement

  22. JLD

    dit :

    Je m’adresse à Dominique Mareau venant de lire son époustouflant commentaire… De deux choses l’une… ou bien c’est pour imiter la prose du « bobo » pédant qui ne fait que se gratter le ventre ? Et bravo pour la trouvaille…! Ou bien ce verbiage est mûrement pensé par son auteur et alors là… hélas il se donne l’air de comprendre Baudelaire tout à l’envers…!

  23. Paul Emploi

    dit :

    Avez-vous remarqué la métaphore phallique vers 2 ? Non, je ne crois pas, non !

  24. Dominique MAREAU

    dit :

    Il parle intensément de la dualité temporelle où l’intense fugacité du rêve magnifique se conjugue avec la longue déception du réel. Son génie est de comprendre que l’équilibre ou l’harmonie d’un humain tient dans la bonne gestion entre la part de rêve et la part du réel. Cette dualité est née de celle qui existe en physique fondamentale, entre l’impossible attracteur du zéro absolu et l’unique solution réelle, faite de zéros relatifs, issus de la parfaite symétrie entre deux entités contraires qui s’équilibre.

  25. Sirne P.

    dit :

    J’aime assez cette dichotomie entre le caractère fugace de la passante (qui littéralement et figurément « fuit ») et celui de pérennité que lui confère l’image de « statue ». Tout se passe comme si la passion qu’elle suscite dans le coeur du poète ne peut jamais être saisie en soi, qu’en dépit d’un appel à la contemplation (la « douceur qui fascine ») et donc à l’éternité, il y a une inexorable fuite en avant. On pourrait y voir une mise en récit de la déception poétique quand l’objet d’une passion, d’une inspiration artistique ne peut jamais être saisi ex abrupto, dans son essence précisément fugitive ; une oeuvre ne peut que signifier son catalyseur, le représenter (figurativement) sans pourtant en restituer adéquatement la présence.

  26. claude

    dit :

    Je n’aime pas

  27. Déborah

    dit :

    Quel beau poème que nous offre une fois de plus notre Cher Baudelaire ! Oui Thierry, on se rappelle forcément cette jolie chanson de Brassens « les passantes » qui est aussi à l’origine un magnifique poème d’Antoine Pol, dont on ne parle pas assez.

  28. Chat rrrrrrrrrrrrrr lele

    dit :

    Ce poème d’édaphiques a fait un autre choix que je ne peux pas me faire à manger mais il n’y a pas du mal aimer ça.

  29. Beau de l’air

    dit :

    Ca me rappel ma douce maman qui aimait venir me voir dans ma chambre les soirs avant de me coucher: la belle vie❤️

  30. Sidibe Amadou

    dit :

    Quel poète. Le talent ne ment pas! Je me rappelle avoir étudié ça en seconde il y’a 4 ans.

  31. Scrface du guetto 92i

    dit :

    Honnêtement, le début pas ouf mais après je me suis ré-ga-lé.

  32. Denis

    dit :

    Georges Chelon l’a mis en musique.

  33. Charles

    dit :

    C’est super bien j’adore. Je le lis tous les jours quand je me sens mal.

  34. Mojang

    dit :

    Vraiment… Ce poème est un grand incontournable des œuvres de Baudelaire car il est dans : « Les Fleurs du Mal »

  35. loulou

    dit :

    Comment ne pas aimer la poésie de Baudelaire? Tout y est simple et limpide et reflète exactement les pensées de ceux qui ont vécu de telles rencontres au cours de leur vie. Rencontre furtives, sans lendemain avec des regrets éternels.

  36. Franz

    dit :

    Ce poème me rappelle « Les gnocchis » de Maxime Georges

    La fin est extrêmement triste comme la femme s’éloignant de Baudelaire

  37. Harmony

    dit :

    Ce poème est magnifique. Il nous apprend beaucoup. Je le relis chaque jour.

  38. Kléber

    dit :

    Ce poème nous offre une vision du monde plus qu’étonnante. Cela me rappelle lorsque j’abordais cette femme d’une beauté époustouflante sans voir que c’était ma mère. Sacré soirée.

  39. H.N

    dit :

    C’est seulement en l’étudiant avec des élèves que je me suis rendu compte qu’on retrouvait (avec la diérèse) « tueuse » dans les deux mots à la rime : majes-tueuse / fas-tueuse, « tue » dans la seconde strophe… Ce qui colle bien avec le portrait de la femme… C’est un génie pour cacher de petits éléments comme ça !

  40. sorlin

    dit :

    « toute ma vie est là » aurait dit Cyrano. Miracle et mystère insondable du poème qui en disant l’indicible, parvient à saisir l’insaisissable de ces quelques secondes d’éternité que compte une vie humaine. Bien au delà du « souvenir », des « images », c’est parce qu’il nous « saisit » au sens littéral du terme, par nos sens qu’il nous fait vraiment REVIVRE à chaque lecture. Comme la musique à chaque écoute, le tableau à chaque visite… L’art nous rapelle ainsi toujours à l’essentiel. C’est donc tout sauf un divertissement ! Au sens littéral, c’est même… tout le contraire…

  41. notre dame(67)

    dit :

    Pas mal

  42. chris

    dit :

    je le lirai ou plutôt je le dirai ce soir en public pour la nuit de la lecture. Ce poème, me donne à chaque fois des frissons. Sublime ! Il y a tout, du désir, de l’envie et de la tristesse de ce qui aurait pu advenir et qui ne sera pas…

  43. Jean-Marie ROUAN

    dit :

    Tant d’exquise fragilité. Après ce poème, je me sens comme un gros caillou qui tombe sur un parterre de porcelaine.

  44. Thierry MENARD

    dit :

    Personne n’a fait le parallèle avec « les passantes » , cette magnifique chanson de Brassens, qui fait la suite de ce beau poème de Baudelaire.

  45. Wyczisk

    dit :

    Si bien vu, si bien rendu

  46. Assiye Heydari

    dit :

    A mon avis, dans ce poème de Baudelaire la rue le premier élément géographique représente la conception d’un logement pour le poète : une maison où la vie quotidienne s’écoule dans un champ référentiel. Et cette passante ne me semble que sa mère si loin de poète…

  47. Arthur

    dit :

    Rien a dire. Il est parfait

  48. Birgitte Henriksen

    dit :

    J’aime bien ce magnifique poême et aussi le joli poême de Marguerite en réponse à ce de Charles Baudelaire ! ❤️

  49. Aurélien Marcadet

    dit :

    Ce poème est extrait des « Fleurs du mal ».

  50. Traore Souleymane

    dit :

    Charles Pierre Baudelaire connaissait cette femme qui passait auparavant? Puisqu’il a pu faire le portrait moral de la femme. Avant de faire le portrait de quelqu’un il faut connaître cette personne d’abord.

  51. ll

    dit :

    De quel recueil vient ce poème ?

  52. mounira

    dit :

    Trés joli poeme… J’adore

  53. leprof

    dit :

    Charles Baudelaire, une plume hermétique mais inégalable en terme de Poésie ! Pour moi, Baudelaire, lui-même, est une fleur du mal !

  54. Evan katakala

    dit :

    Ma parole; Baudelaire avait une plume surnaturelle!

  55. Djunice

    dit :

    Sublimissime! Magnifique!

  56. abdoulaye

    dit :

    Il fait parti des meilleurs poètes.

  57. ania

    dit :

    j’adore ce poeme moi aussi

  58. Juju

    dit :

    C’est simplement magnifique… et triste… Je ne me lasse pas de le lire et relire!

  59. Liloup64

    dit :

    Je trouve ce texte magnifique, de part la notion de fugacité de la femme. Très joli poème !

  60. Laura

    dit :

    Profondément passionnant dans ses vers ! Ce poème ne laisse pas de marbre.

  61. florianne

    dit :

    C’est magnifique !

  62. fabrice

    dit :

    quelle tristesse

  63. Amélie

    dit :

    Un de mes poèmes de Baudelaire préférés, qui me fait toujours songer à « Mon rêve familier » de Verlaine d’ailleurs…

  64. Anonimus

    dit :

    Belle poésie

  65. Sarah

    dit :

    Un sonnet qui exprime bien un moment marquant sur le moment, mais que l’on sait qu’il sera fugace, après…C’est là tout son talent.

  66. Marguerite

    dit :

    le silence était assourdissant,
    Je marchais l’âme dans mes pensées,
    Noir était le ciel dans mon coeur vibrant,
    l’odeur de la mort me poursuivait..

    Il pleuvait et,ma jupe trainait froissée,
    Des flaques comme des claques me mouillaient la peau,
    En relevant ma jupe ,il était là,il me regardait.
    L’inconnu debout contre l’arbre avec son chapeau.

  67. Flavya

    dit :

    Quel grand homme .. quel talent ! Un de mes préférés ce poème-là, Baudelaire c’est juste LA référence en matière de poésie, je l’admire. <3

  68. breil

    dit :

    quel « flash » !

  69. Ahmed HILALY

    dit :

    Baudelaire l’incontestable; merci pour ses efforts admin.

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