Quand ton col de couleur rose
Se donne à mon embrassement
Et ton oeil languit doucement
D’une paupière à demi close,
Mon âme se fond du désir
Dont elle est ardemment pleine
Et ne peut souffrir à grand’peine
La force d’un si grand plaisir.
Puis, quand s’approche de la tienne
Ma lèvre, et que si près je suis
Que la fleur recueillir je puis
De ton haleine ambroisienne,
Quand le soupir de ces odeurs
Où nos deux langues qui se jouent
Moitement folâtrent et nouent,
Eventent mes douces ardeurs,
Il me semble être assis à table
Avec les dieux, tant je suis heureux,
Et boire à longs traits savoureux
Leur doux breuvage délectable.
Si le bien qui au plus grand bien
Est plus prochain, prendre on me laisse,
Pourquoi me permets-tu, maîtresse,
Qu’encore le plus grand soit mien?
As-tu peur que la jouissance
D’un si grand heur me fasse dieu?
Et que sans toi je vole au lieu
D’éternelle réjouissance?
Belle, n’aie peur de cela,
Partout où sera ta demeure,
Mon ciel, jusqu’à tant que je meure,
Et mon paradis sera là.
JOACHIM DU BELLAY (1542)
Ouais pas mal !
J’adore le titre. Il reflette mon enfance et mon adolescence ainsi que les hommes. Rien ne me fait empecher de penser à Anne.
Je suis d’accord avec Guylouis sur la difficulté de compréhension de la 6e strophe.
Je ne suis absolument pas professeur mais j’ai essayé de la comprendre et voilà ce que j’ai retenu (cela est peut être un contre sens !).
– Le premier « bien », est une métaphore de la mort, du fait d’accéder au paradis ou tout du moins de s’en aller vers Dieu. Ce premier « bien » serait comme un bien matériel appartenant à Dieu. Justement, le « plus grand bien » serait en fait Dieu.
La mort, ce « bien », ce « droit » n’appartenant qu’à Dieu (ou plutôt aux dieux, vu la strophe précédente), est « prochain » pour le poète. La mort va le « prendre » ou le « laisser », c’est imminent, et cela va se produire incessamment sous peu.
Alors, le poète se demande pourquoi sa maîtresse le laisse jouir de son « plus grand » bien, à lui, poète, à savoir: le fait de profiter de ce baiser et de la femme qu’il aime.
Voyez-vous les choses comme cela ?
Tout le génie littéraire de Du Bellay… ce long baiser coule de cette sublime écriture au tréfonds des sens… pour te le rendre avec cette même force et sensualité. Que de beauté vous nous offrez avec ces poèmes grandioses.
J’aime ce poème, mais ne parviens à saisir le 6eme paragraphe « Si le bien qui… ». Une douce (et pédagogue) âme pourrait-elle m’éclairer? Merci
Lorsque deux arts se rejoignent, celui d’aimer et celui d’écrire, ça ne peut donner que le sublime poétique que nous offre le grand poète : JOACHIM DU BELLAY!
J’aime !
Tout simplement magnifique
Baiser est à la fois un art et un arc. Pour bien réussir à cet examen, il faut savoir par où commencer.
envoutant
cette définition du baiser est magnifique , on ne peut rester indifferent,mais l’homme qui reçoit et qui donne , se veut-il rassurant , lorsqu’ildit » que sans toi, je vole? »mais la conclusion confirme q’il souhaite rester jusqu’à tant que je meure; CES mesieurs, doivent nous lire cette definition , et impossible de resister!
Je reste sans voix!
Très sensuel et délicat !
Ce poème transporte, suscite l’imagination, sensationnel
aurais pu être écrit par une femme… Beau
Imaginez que ces gens n’avaient alors aucune hygiène buccale…. On comprends alors que l’amour platonique ait été pratiqué de façon exagérée alors…
oh! voilà une sensation qui donne accès au plus grand portail des souvenirs magique. Ce texte est très beau, bien décrit et bon à entendre…
délicieux. ce discours à lèvres closes est joliment décrit.
Tout simplement magnifique,ça me rapelle mon bel amoureux!
Joachim…tu as du rencontrer ma femme ds une autre vie,c’est ce que je ressens tous les jours en l’embrassant,tu as su trouver les mots c’est tout simplement sublime
Sublime!!!! trop fort et très inspiré.
Je dis que Du Bellay est un poète de talent ! Je vote pour ce poème sublime !!!!!!!!!
Ce poème est tout simplement Magnifique, il reflète un amour et une passion infinie, c’est magnifique d’aimer quelqu’un à ce point là.<3
c’ést splendide, je trouve pas les mots pour le dire.
Magnifique!!
Superbe!!
Magnifiiiiiiiiiique!