Viens entre les bras de ta mère,
Viens, tes beaux grands yeux dans les siens,
À son épaule, à ta manière,
Nouer tes doigts de rose. Viens!
Viens! Que ta bouche sur sa bouche
Dépose un baiser triomphant:
Que l’âme de ta mère touche
À ta divine âme d’enfant.
Son coeur est glorieux d’entendre
Ton coeur de française, ton coeur,
Dans une poitrine si tendre,
Battre d’un rythme aussi vainqueur.
Son corps frémit de fibre en fibre,
Et vibre, à chaque battement,
Comme à la moindre touche, vibre
Un harmonieux instrument.
Prophétesse de ton aurore,
Ta mère sait ce qu’elle sent,
Dans le bruissement sonore,
Dans l’allégresse de ton sang.
Coeur de son coeur, tu lui fais croire
À la richesse du Seigneur
Qui lui donne une telle gloire,
Et lui promet un tel bonheur.
Coeur de son coeur, que ta pensée,
Radieuse, vibre toujours,
Idéalement cadencée,
À l’unisson de ses amours.
Accomplis tout ce que réclame
La noblesse de tes aïeux,
Pour être, ici-bas, grande dame,
Et, grande sainte, dans les cieux.
Nérée Beauchemin, Patrie Intime