Petite enfant, parmi nos larmes,
Dis-moi, pourquoi viens-tu t’offrir?
Parmi nos misères, tes charmes
Vont-ils fleurir?
Toi plus chère que tout chose,
Rose qu’un souffle peut flétrir,
Ton tendre coeur, ô tendre rose,
Va-t-il s’ouvrir?
Au ciel, d’où tu viens, monte vite.
La terre ne peut te nourrir.
Le lait d’amour, pauvre petite,
Vient de tarir.
Pour la marâtre adoratrice
Qui devrait, en Dieu, te chérir,
Que viens-tu faire, ô rédemptrice,
Sinon souffrir?
Toi, si frêle, toi qui te pâmes
Et pleures à nous attendrir,
Que viens-tu faire, pour nos âmes,
Sinon mourir?
Nérée Beauchemin, Patrie Intime