Des murs crépis, de pauvres toits,
Un pont, un chemin de halage,
Et le moulin qui fait sa croix
De haut en bas, sur le village.
Les appentis et les maisons
S’échouent, ainsi que choses mortes.
Le filet dort : et les poissons
Sèchent, pendus au seuil des portes.
Un chien sursaute en longs abois ;
Des cris passent, lourds et funèbres ;
Le menuisier coupe son bois,
Presque à tâtons, dans les ténèbres.
Tous les métiers à bruit discord
Se sont lassés l’un après l’autre
Derrière un mur, marmonne encor
Un dernier bruit de patenôtres.
Une pauvresse aux longues mains,
Du bout de son bâton tâtonne
De seuil en seuil, par les chemins ;
Le soir se fait et c’est l’automne.
Et puis viendra l’hiver osseux,
Le maigre hiver expiatoire,
Où les gens sont plus malchanceux
Que les âmes en purgatoire.
Emile Verhaeren, Toute la Flandre
Triste
Trop triste !
Mini Louanedit :
7 octobre 2018 à 18:34
Pourquoi on dit « expiatoire » et pas « expiratoire » ?
On dit expiatoire parce que ce ot vient d’expier. Expiratoire vient de expirer.
Beaucoup de tristesse
Très triste
Tendre, un peu triste souvenir des récitations d’enfance… ne serait-ce que le nom « Verhaeren » du poète belge qui revenait souvent sur nos cahiers… et oui… toujours vrai.
L’auteur donne une vision triste de l’hiver. Son Poème semble la description du Purgatoire. C’est étonnant de voir que un Poète a une vision si froide de l’hiver.
C’est beau. Simple ça fait voyager et ça… je sais pas, ça me fait voyager.
Ce n’est pas trop un poème, c’est plutot une histoire.
Pourquoi on dit « expiatoire » et pas « expiratoire » ?
Magnifique de simplicité et surtout terriblement et toujours d’une triste actualité.