Il pleut. J’entends le bruit égal des eaux ;
Le feuillage, humble et que nul vent ne berce,
Se penche et brille en pleurant sous l’averse ;
Le deuil de l’air afflige les oiseaux.
La bourbe monte et trouble la fontaine,
Et le sentier montre à nu ses cailloux.
Le sable fume, embaume et devient roux ;
L’onde à grands flots le sillonne et l’entraîne.
Tout l’horizon n’est qu’un blême rideau ;
La vitre tinte et ruisselle de gouttes ;
Sur le pavé sonore et bleu des routes
Il saute et luit des étincelles d’eau.
Le long d’un mur, un chien morne à leur piste,
Trottent, mouillés, de grands boeufs en retard ;
La terre est boue et le ciel est brouillard ;
L’homme s’ennuie : oh ! que la pluie est triste !
René-François Sully Prudhomme, Stances et poèmes
Ce poème me fait rêver la nostalgie des années 60 quand j’ai été au collège à Sefrou petite ville du Maroc
Que de souvenirs… J’accrochais toujours après le deuxième vers quand ma mère me faisait réciter ce poème magnifique. Je tenais mon cahier de poésie dirigé vers elle qui faisait la vaisselle. J’avais beau chercher dans ma tête le vers suivant et rien ne venait… « Bon, retourne apprendre ta récitation et tu reviendras quand tu la sauras ». Chaque fois qu’il pleut, le titre et le premier vers se pressent dans ma mémoire. Le poète Sully-Prudhomme a été le premier à recevoir le Prix Nobel de Littérature, en 1901.
Mon grand père de 82 ans me récite ce poème depuis que je suis gamine, il l’a marqué et à mon tours il me marque de par la mémoire de mon tendre grand père… magnifique
J’ai appris ce poème en 1971-1972 au CE2 avec Monsieur Go S Matthieu à Da dans la province du Sourou, Burkina Faso.
J’ai appris couramment le premier paragraphe de la récitation La Pluie en 1957 à l’école primaire Ibn amrou de Tiflet au Maroc. A chaque fois qu’il pleuvait il me revient à l’esprit d’une façon automatique « le feuillage humble et que nul vent ne berce se penche et brille en pleurant sous l’averse » et évoque en moi l’action qu’exerce la pluie sur la nature qui nous a accompagné toute la jeunesse et de la nostalgie.
Oh, que de bon souvenir, au Cours primaire ce poème était dans Mon 4em libre de lecture au CE2. Quand bien même que je ne comprenais pas les figures de style utilisées. Je l’ai appris par coeur et le récitais chaque fois qu’il pleuvait dans notre petite ferme appelé Gougoumé précisément à l’EPC de Gougoumé au sud Togo. Et jusqu’alors je le revis. Je l’apprendrai bien sûr à mes enfants.
La poésie que mon petit fils de 10 ans apprend en ce moment, je ne la connaissait pas, que c est beau !
Nostalgie de mon enfance.
Ces deux premières lignes sur internet et je te retrouve souvenir lointain d’enfance. À bientôt 80 ans je tiens à me souvenir de toutes tes paroles. Pluie qui nous fait rêver, nous apaise, nous inspire, nous fait vivre le moment, reviens reviens dans mes doux moments.
Mes petits enfants. La pluie, l’eau c’est la vie.
La poésie que maman nous recitait lorsqu’il pleuvait… Voici bientôt… 70 ans… Que de souvenirs.! Et je peux la réciter encore aujourd’hui.
Ce poême, appris dans l’enfance, est revenu subitement à la mémoire de mon père à l’age 89 ans! il me l’a offert. Merci papa.
J’ai appris ce poème par coeur en 1947 au Lycée français d’Alep Syrie et depuis ce temps chaque fois qu’il pleut je marmonne : « sur le pavé sonore et bleu des routes il saute et luit des étincelles d’eau. » Que c’est beau, combien j’aurais aimé réciter une dernière fois ce poème sous la pluie dans la cour de ce Lycée. C’est du domaine du rêve.
Il me reste de mes années d’école primaire qui se sont déroulées dans un petit village de campagne berrichonne, il me reste la première strophe que je récite chaque fois qu’il pleut, ou bien c’est mon mari qui le fait aussi !! « Le feuillage humble… » C’est bien dit. Jolies métaphores : « le deuil de l’air, attristé les oiseaux… »
J’ai 89 ans, et une nuit me sont venus, comme il pleuvait, les premiers vers de ce poème, que j’avais dû apprendre lors de ma jeunesse, en Seine et Oise. J’aime l’odeur de l’air après un orage…
Oh! la pluie est la source de la vie, qu’est ce que je peux dire de plus? Celui qui déteste la pluie, est ce qu’il ose danser sous la sécheresse? Biensure que non on ne danse que sous la pluie ; on est heureux lorsqu’il pleut et on n’admire pas le soleil qu’aprés la pluie…
C’est la recitation que j’avais à lire pour mon certificat d’étude en 1951 au Faoute.