Le long des quais les grands vaisseaux,
Que la houle incline en silence,
Ne prennent pas garde aux berceaux
Que la main des femmes balance.
Mais viendra le jour des adieux ;
Car il faut que les femmes pleurent
Et que les hommes curieux
Tentent les horizons qui leurrent.
Et ce jour-là les grands vaisseaux,
Fuyant le port qui diminue,
Sentent leur masse retenue
Par l’âme des lointains berceaux.
René-François Sully Prudhomme, Stances et poèmes
Très beau poème qu’Yves Montant a merveilleusement interprété !
J’ai appris au lycée: Le long du quai. Cela « va mieux » avec la musique.
Ce poème est très bien écrit, choisi avec de très bon mots qui font beaucoup réfléchir à ce que Sully Prudhomme a pensé pendant qu’il écrivaient.
Il y a dans cette musique et dans la sonorité des mots et des phrases mêlées un accord parfait, ce miracle que notre cerveau reconnait, parce qu’il le savait éjà et notre esprit s’en nourrit.
Oui c’est mieux le long du quai dans le titre car quai au singulier prend alors sens général, c’est le syntagme. Par contre les quais au pluriel dans la séquence scénarisée devient vivant singulier et multiple. C’est selon moi la beauté de la langue française que fait chanter Fauré d’une si belle manière.
Dur à illustrer
Bonjour et Merci de ce beau poème, mis également en musique par Gabriel Fauré (« Les berceaux ») que j’étudie en chant. Mais une simple remarque : est-ce le long du quai ou bien le long des quais ? Car le titre et le texte ne concordent pas.
Quel est le genre de ce poème ?
Très beau poème ! ça m’aide beaucoup pour mon anthologie.