Ville morte

Albert Samain

Vague, perdue au fond des sables monotones,
La ville d’autrefois, sans tours et sans remparts,
Dort le sommeil dernier des vieilles Babylones,
Sous le suaire blanc de ses marbres épars.

Jadis elle régnait ; sur ses murailles fortes
La Victoire étendait ses deux ailes de fer.
Tous les peuples d’Asie assiégeaient ses cent portes ;
Et ses grands escaliers descendaient vers la mer…

Vide à présent, et pour jamais silencieuse,
Pierre à pierre, elle meurt, sous la lune pieuse,
Auprès de son vieux fleuve ainsi qu’elle épuisé,

Et, seul, un éléphant de bronze, en ces désastres,
Droit encore au sommet d’un portique brisé,
Lève tragiquement sa trompe vers les astres.

Albert Samain, Au jardin de l’infante

Imprimer ce poème

5 commentaires sur “Ville morte”

  1. Ma bite is gay

    dit :

    Waouh !!

  2. vive la vie vive les poètes

    dit :

    J’aime bien

  3. vive la vie

    dit :

    Jolie !

  4. Jojo59310

    dit :

    J’adore

  5. Maylie

    dit :

    Magnifique ce poème

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *