Il pleut, et le vent vient du nord.
Tout coule. Le firmament crève.
Un bon temps pour noyer son rêve
Dans l’Océan noir de la mort !
Noyons-le. C’est un chien qui mord.
Houp ! lourde pierre et corde brève !
Et nous aurons enfin la trêve,
Le sommeil sans voeu ni remord.
Mais on est lâche ; on se décide
À retarder le suicide ;
On lit ; on bâille ; on fait des vers ;
On écoute, en buvant des litres,
La pluie avec ses ongles verts
Battre la charge sur les vitres.
Jean Richepin, La chanson des gueux
Beau poème
Comme un noeud insolent au mouchoir d’un rêve…