Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
J’étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais.
Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l’autre hiver, plus sourd que les cerveaux d’enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N’ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu’un bouchon j’ai dansé sur les flots
Qu’on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l’oeil niais des falots !
Plus douce qu’aux enfants la chair des pommes sures,
L’eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.
Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d’astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;
Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l’alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l’amour !
Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
L’Aube exaltée ainsi qu’un peuple de colombes,
Et j’ai vu quelquefois ce que l’homme a cru voir !
J’ai vu le soleil bas, taché d’horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !
J’ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baisers montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l’éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !
J’ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l’assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !
J’ai heurté, savez-vous, d’incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D’hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l’horizon des mers, à de glauques troupeaux !
J’ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulements d’eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !
Glaciers, soleils d’argent, flots nacreux, cieux de braises !
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés des punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !
J’aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d’or, ces poissons chantants.
– Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d’ineffables vents m’ont ailé par instants.
Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d’ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu’une femme à genoux…
Presque île, ballottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d’oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsqu’à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons !
Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l’ouragan dans l’éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N’auraient pas repêché la carcasse ivre d’eau ;
Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d’azur ;
Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;
Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l’Europe aux anciens parapets !
J’ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
– Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t’exiles,
Million d’oiseaux d’or, ô future Vigueur ?
Mais, vrai, j’ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L’âcre amour m’a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j’aille à la mer !
Si je désire une eau d’Europe, c’est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.
Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l’orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.
Arthur Rimbaud, Poésies
C’est amusant, il ne me semble pas avoir lu à la fin de ce poème cette question : « Comment interprètez-vous ce que vous venez de lire ? »
Il n’échappera à personne que Le Bateau Ivre est rempli d’images, de figures, etc. C’est tellement évident qu’on en vient à se demander d’ailleurs si c’est pas exprès tout ça, c’est à dire, s’il n y a pas une certaine part de cette exagération qui serait calculée, histoire de perdre le lecteur, de le mener ça ou la, de faire en sorte qu il divague, qu’il se creuse la tête pour chercher et trouver du sens là où il n’y en a pas forcément, qu’il se rassure alors mais se reperde au quatrain suivant. Le laissant bouche bée.
La poésie, en tous cas, la vraie poésie, dont Le Bateau Ivre, sans hésiter, fait partie, ne se décortique pas, ne s’interprète pas. Enfin si mais un peu, c’est pas un cadavre dont on doit deviner la cause de la mort, en le dépeçant, la vraie poésie, comme le poème Le Bateau Ivre, est une chose vivante, qui touche, ou pas, émeut, interroge, dégoute, et y a pas forcément besoin de tout expliquer. C’est un voyage sans destination. Comme celui que ferait un navire un peu éméché.
Comme celui que fait finalement le destinataire du Bateau Ivre alors qu à la base c est le poète qui se compare à ce vaisseau sans attaches, mais finalement le poète, par son génie, entraîne dans cette errance lui, son texte, et ses lecteurs. Et le principe poétique.
Ce texte est, au delà de tout, une définition, il n est pas un poème il est la poésie, il la signifie. Il a une dimension mythique. À savoir qu il se confronte à cette question que l Homme se pose : à quoi sert la poésie ?
Et l’émotion qui fouette le visage et le cœur de tous les lecteurs du Bateau Ivre en est la réponse.
Chérif tu n’as rien à faire sauf publier !
L’allitération en-z; J-G « ardents entonnoirs » je pense imite le « bzz » onomatopée du courant électrique;
Rimbaud souhaitait se débarrasser de tout ce qui réduit notre vision du monde. Il disait chercher le « dérèglement des sens »; pour moi ce poème est l’illustration de cette expérience.
Jeunesse,talent fou quand tu nous tient ! La multiple splendeur de ces deux phénomènes, un jeune homme, à peine sorti de l’adolescence et si cultivé, vibrant d’enthousiasme pour la vie qu’il découvre! avec nervosité et violence même. Un type passionnant et brillantissime, cultivé et libre. J’adore !
Probablement la plus belle lettre d’amour amer sur la mer et le désir par la provocation qu’un homme ait pu écrire pour un autre homme. Un florilège d’homophones. Et de paronymes. La scatologie y a sa place, et le sexe aussi et surtout. On y parle de poème (sperme) infusé d’astres et lactescent, de pen…insules, de triques, de noyés dans le ressac et d’entonnoirs ardents.
Remis dans son contexte et sachant la nature de ses relations avec celui (Bretagne) qui a présenté AR à Verlaine, on y voit forcément des choses.
La beauté sonore et les images qui font passer ce message codé sont éblouissantes. Poe, Hugo, Baudelaire ne sont pas des pistes mais des outils.
Une piste pourrait être des avances voilées, et à cette époque les bateaux étaient à voile et à vapeur bien plus majestueux que nos tankers à mazout d’aujourd’hui.
Homophones ? Une histoire de consonnes. N’en déplaise à JP Coffe .
Le Bateau Ivre
La 9°
The Big Wave
What else ?
J’ai toujours cru que ce poème avait été composé pour impressionner les Parnassiens, mais, à le relire, et après avoir lu les commentaires, je découvre des images presque scatos, ainsi que des allusions « vertes » à l’absinthe bue bien plus tard. Certaines visions sont hallucinantes, et la fin citée par Hugo Pratt (l’influence internationale de Rimbaud sur les artistes qui l’ont suivi dans beaucoup de domaine est incroyable), la fin donc est terrible.
Quelqu’un aurait une interprétation pour les liaisons du ver « Les cieux zultramarins zaux zardents zentonnoirs ». Je trouve l’allitération curieuse et je me pose des questions sur l’effet recherché.
Je ne comprends pas tout mais la musique des mots me parle. C’est magnifique
… « Ultramarins », étaient bien-sûr ces violets mystiques et funèbres… Et cette longue descente aux fers, de la mer(e), se fait à reculons, comme ses noyés pensifs. C’est pour cette inversion-là, que je parlais d’abord de lente remontée, qu’est ce très long poème… Arthur reviendra finalement d’Afrique, mais ni debout, ni même assis (il ne l’aurait pas supporté!), mais bien couché sur une civière de toile. Cette « remontée » vers la vie sauvage, sera effectivement pour lui, in fine, une descente aux abîmes de la mer(e)…, toujours avec ce regard bleu ou turquoise, sur lui-même… Il suffit pour cela de regarder son portrait le plus connu !
Il avait dix-sept ans et n’avait jamais vu la mer ! Et pourtant il en savait tout, comme un navigateur solitaire sur le pont de son voilier dans le pot au noir, vers les Antilles à la saison des cyclones…
« quand les juillet faisaient crouler à coups de triques
les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs »
Quelle meilleure description d’un grain tropical… rêvé depuis Charleville-Mézières.
Nous sommes là, dans une vision symboliste et sous-marine, entre les azurs verts, les bleuités mystiques et les violets, ultras et funèbres…
Nous vivons là, en direct, une « noyade régressive », après une longue remontée, ou plutôt descente, vers la mer(e), en apnée…
Nous revivons là, exactement l’inverse de notre naissance… , je crois.
Laissez-vous bercer par les formes et les couleurs de la nature décrites avec sensibilité et sexuellement ressenties… d’un poète précis et de grande culture lexicale… Ces images sont égales que les peintures qui dépassent votre regard. Bisou a vous.
Un bien étrange voyage que celui de Arthur.
Toi qui ne te retournes même pas pour regarder les traces que tes pieds d’enfants ont laissées sur le monde
@ MC et à Paul Laurent: apprenez-le par coeur et dites-le vous souvent, ce sera votre entrée en poésie ! Vous avez de la chance de penser que vous n’y voyez qu’une « logorrhée peu convaincante » ou que ça vous paraît trop « long » : cela montre que vous avez cette expérience devant vous.
Bof c hyper long
Je me fais en 25 vers une paraphrase des 25 quatrains, comme je comprends et ressens… merci à tous pour vos commentaires.
Parti, j’avais donc quitté mes mentors
J’ai oublié aussi mes compagnons de route
Et je me suis lancé seul dans la tourmente
J’ai déliré sans vergogne
Perdu mes repères
Je me suis laissé absorber par la sensation
Couleurs, rythmes et rousseurs amères des amours
Ciel, terre, aube et mystères
Frissons et cauchemars
Sexualités telluriques
Délires du temps, en proie aux assauts
Découvertes de nouveaux rivages et paysages
Beaux laids et terrifiants
Terres mers et ciels habités
Mais aussi l’écume de la beauté, porteuse d’espoirs
Avec aussi des lassitudes suicidaires
Des sujets et des objets solidaires
Cependant, moi, perdu et naufragé
Moi qui cependant vit et crée
Comme un chien fou et visionnaire
J’ai dans mon aventure le regret des solidités du passé
Ai-je donc épanoui ma vigueur ?
L’envie d’exploser par delà l’amertume
La nostalgie de mon enfance rêveuse
Je me retrouve face à un impossible avenir.
Je pense que concernant les azurs vers, il y a les 2 sens possibles et c’est souvent le cas,( je pense aux mers folles par exemple dans le merveilleux poème , Ophélie,) car a l’oral on entend vert et a l’écrit on lit vers, il rajoute un jeu de mot, un homophone, et ce qui compte le plus bien sûr c’est ce que l’on entend, la musicalité. Mon préféré c’est Ophélie, plus simple à comprendre.
Il ressent que sa vie ne va pas être un long fleuve tranquille.
Il faut se laisser porter, s’abandonner au texte. C’est aussi cosmique et mystérieux que le poème « Les anges », de Patrice de la Tour du Pin…
Oui, Rimbaud aurait même écrit ce poème AVANT de venir à Paris (à 16 ans !), avant sa bohème avec Verlaine. Comme un programme deviné. A mes yeux éblouis, c’est un sommet poétique que je me récite souvent; à chaque fois avec étonnement. Je conseille d’écouter la version du bateau Ivre par « les indolents », sur youtube. Il y a aussi Fanny Adrant que je trouve très précise sur ce texte.
À propos de tous ces commentaires, je voudrais juste dire ceci :
1) pour disséquer un organisme vivant (en vue de la recherche), il faut le tuer. Et je me rappelle même que ma prof de Français en terminale, reconnaissait elle-même cela. Donc, le fait de vouloir expliquer, à toute force, un poème fait que cela le détruit. Et de toutes façons, ça n’apporte rien.
2) devant une œuvre, de quelque nature qu’elle soit (visage, tableau, musique, texte etc), PERSONNE ne peut expliquer POURQUOI on l’aime, alors qu’on peut dire pourquoi on ne l’aime pas… Pourquoi ? Parce que c’est par l’ÉMOTION que cette œuvre véhicule. L’émotion qui vous prend, inexplicablement, malgré vous.
3) un des (nombreux) contributeurs de ces commentaires s’étonnait devant l’écriture de ces poèmes (surtout de ceux du précoce Arthur Rimbaud) : c’est tout simplement un DON, venu d’on ne sait où, qui me fait considérer, moi, que tous ces artistes sont des extra-terrestres ! Il faut voir la facilité qu’ils ont de créer… Et comme la frontière entre le génie et la folie est très, très floue, ce sont des fous géniaux !
4) et accessoirement, pour finir, certains soi-disant (ou prétendus) “artistes“ contemporains devraient arrêter de s’y croire : ils en sont à des années-lumière !
J’aimerais savoir si Rimbaud a écrit cet incroyable poème AVANT de quitter la France et de commencer sa vie d’aventurier. Auquel cas, ce serait comme une vision de son avenir ? Pas besoin de me répondre, je vais chercher et j’espère que c’est le cas. J’espère qu’il a vu son futur.
Ceci mis à part, ce poème est incroyable : plus on le lit, plus on le digère et plus il devient clair tout en restant obscur. C’est comme de vivre un trip à base de champignons hallucinogènes.
Comment peut on trouver ce poème trop long… comme c’est triste. Je me souviens qu’un professeur, quand j’étais au collège, nous a demandé quels poètes on aimait. Un peu consterné par nos réponse, il s’est mis à nous lire Le bateau ivre… et nous a dit, ça, c’est de la poésie. Je ressens encore l’émerveillement qui m’a saisie, j’avais quatorze ans, depuis je suis toujours émerveillée par ce poème, par les images qu’il fait surgir en moi.
Ce poème a été inspiré des « Aventures d’A. Gordon Pym » de Poe. Une grande rêverie en somme, avec un vocabulaire magnifique et des images plantureuses. Une fois de plus, nous trouvons un rêveur, un chaman de 17 ans, provocant au rêve…
Jinlian vous êtes bien drôle, du haut de votre liane sans branche. Là est tout l’art de la poésie, meme si certains mots citent certains événements. Libre est à chacun, d’interpréter un poème à sa libre manière. Là est toute la liberté de l’écriture poétique.
Aux critiques des critiques et à ceux qui critiques. Et en particulier à Pascal SOLAL.
Loin de moi l’idée qu’il y aurait des interprétations supérieures…
Mais quand ces fameuses « interprétations poétiques » sont entachées par : « Chacun peut y voir son délire wtf » ou faisant une fausse bagarre intellectuelle entre les sciences et la littérature ; vous pourriez me concéder un droit de réponse.
Les commentaires s’inscrivant elles mêmes dans un débat sur l’œuvre, puisque certains termes employés (et précédemment cités) ne laisse aucun doute à la nature conflictuelle de ces interprétations.
Dès lors qu’un commentaire est diffusé sur la place publique on s’expose à une réponse. D’ailleurs vous l’expérimentez vous même en répondant aux commentaires. Et comme vous le dites si bien : « Et chacun a le droit d’en parler. Si vous ne voulez pas lire d’interprétations, ne lisez pas les commentaires. »
J’ai lu des commentaires et des interprétations négatifs comme positifs, et la majorité d’entre eux n’ont pas suscités mon indignation. Bref, j’ai dit ce que j’avais à dire.
Poème sublime.
Pour répondre à certains commentaires, je dirais que ce qu’il y a de plus fondamental à transmettre c’est simplement la capacité à s’émerveiller.
S’émerveiller de la beauté d’un poème, de la beauté de la vie, de la beauté des mathématiques…
Ne faisons pas entrer en « concurrence » ce qui est au fond la même chose, une source d’émerveillement.
Un prof de maths
« Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants ; je sais le soir ;
L’Aube exaltée ainsi qu’un peuple de colombes,
Et j’ai vu quelquefois ce que l’Homme a cru voir. »
Ce passage est pour moi le summum de la poésie.
À ceux qui critiquent les commentateurs qui donnent leur version de ce poème: chacun est libre de donner son interprétation. L’œuvre d’art, une fois diffusée, devient publique. Elle parle à chacun selon sa sensibilité, son expérience de la vie. Et chacun a le droit d’en parler. Si vous ne voulez pas lire d’interprétations, ne lisez pas les commentaires.
Les gens qui justifient leur incompréhension de la poésie par un esprit qui se dirait cartésien ne se rendent pas compte de leur manque de rigueur scientifique. Être cartésien ne veut pas dire être stupide, et la rationalité n’est pas strictement limitée à la technique, à moins d’être un fou. On est dans l’art, et dans l’art on est aussi sensible ou pas à une certaine esthétique.
Appliquer une raison cartésienne pour se justifier, s’apparente plutôt à de la pédanterie ou une volonté de se placer au dessus de la mêlée. C’est comme si on appliquait le postulat des parallèles en géométrie sphérique, ça n’a aucun sens.
Dites plutôt que vous n’êtes pas sensible à la poésie, ça serait plus juste. Si on est sensible à des choses qui se rapprochent plus à la technique… et bien rapprochez vous de l’époque baroque ou lisez des choses réalistes.
«J’ai tendu des cordes de clocher à clocher, des guirlandes de fenêtre à fenêtre, des chaînes d’or d’étoile à étoile, et je danse.»
J’aime cette folie cette intensité contenue …c’est un miracle d’inventivité. Et J’aime beaucoup le commentaire d’Élisa 8 ans.
Il parle d’un voyage intérieur…
J’ai découvert ce poème à 18 ans pendant le confinement et je l’ai alors appris immédiatement de même qu’une vingtaine d’autres. Quand je lis certains commentaires exprimant leur indifférence ou leur incompréhension face à ce chef-d’œuvre, je ne peux que les plaindre tout comme les millions d’autres personnes qui n’ont même pas fait l’effort de le lire.
Je trouve qu’aujourd’hui, la poésie se perd et les gens y sont de moins en moins sensibles, ou du moins sont de moins en moins curieux à cet égard. Or, la poésie est partout. On peut la retrouver dans chaque chose de la vie. Nier cela et penser que la vie est presque exclusivement régie par la raison, c’est nier la possibilité même de vivre.
Ne comprenant rien à la poésie, et voulant savoir pourquoi tout le monde parlait du bateau ivre, j’ai appris ce poème par coeur pour voir ce qu’il en sortait (c’est le vers « fermentent les rousseurs amères de l’amour » qui m’a attiré d’abord).
Et au final, je trouve que c’est un grand texte. Mon interprétation, c’est qu’il parle de ses voyages évidemment, mais aussi de la douceur de l’enfance (les fleuves ou la flache), comparés aux tumultes de l’âge adulte: la mer, les tempêtes, la merde (parce que c’est Rimbaud quand même: « les serpents énormes dévorés de punaises choient des arbres tordus avec de noirs parfums »), etc… Enfin bref des images fortes partout tout le temps dans ce poème.
L’image de l’enfant accroupi qui lance son bateau sur une flaque d’eau est partout présente pour représenter l’enfance, peut-être vient-elle de ce poème?
Ce poème a été une porte d’entrée vers la poésie pour moi.
Je comprend qu’il décrit ce que pourrait penser un bateau ou des bateaux, par exemple vers la fin quand il image le bateau d’enfant en papier dans une flaque. Il y a des délires liés probablement à l’alcool, une émotivité féminine et juvénile (ça reste un jeune homme homosexuel) et les invraisemblances des rêves que l’on a au réveil.
Les rimes, les mots sont de la poésie quoi, rien à préciser. Pour un esprit plutôt cartésien et scientifique, il faut faire abstraction des irréalités du poème où il n’y a rien à comprendre concrètement, chacun peut y voir son délire wtf si ça lui fait plaisir (ex l’entonnoir du ciel, les fleurs sombres ventouse jaune de l’océan etc…).
Après 40 ans sur cette terre je n’ai jamais accroché à la poésie et ce test sur un poème soit disant ohlala merveilleux, confirme que ce n’est pas pour moi et je laisserai feu Jean-Pierre Coffe conclure par sa phrase célèbre que je ne citerai pas ici.
En littérature on peut écrire n’importe quoi, on trouvera toujours quelques esprits supérieurs pour trouver une explication à tout et trouver ça « génialissîme ». Malheureusement, ce soi-disant génie humain n’a jamais fait progresser l’humanité (guerres; injustice; arnaques de tous genres etc.).
Les sciences elles en revanche sont sources de progrès. C’est d’ailleurs pour cette raison que nos chers enseignants (littéraires) ont décidé de mettre l’enseignement des maths EN OPTION !!! Ben voyons !!
Je trouve que c’est très bien. Très joli parce que ça parle de choses merveilleuses et dégoûtantes, exemple : Morve d’azur. Bref c’est super bien. Bien cordialement, Élisa 8 ans et demi.❤️❤️ !!!!
Je reviendrai parcourir tous ces commentaires, car il y en a une vraie chiée et je n’ai pas eu le temps de tout lire… C’est vrai, comme le précise un commentateur, il y a de tout dans les commentaires, je trouve ça bien intéressant… Je me demande aussi toujours de quel âge sont les commentateurs, de quel milieu, où ils se trouvaient au moment de leurs commentaires, qu’étaient ils en train de faire, étaient ils détendus ou soucieux, vivant une heure morne ou se précipitant vers une aventure… Quant au poème de Rimbaud, on peut, à mon avis, soit tenter de l’analyser, soit tenter de se laisser emporter, comme un bateau ivre… Chacun voit comme il veut… Quant à la comparaison Verlaine-Rimbaud, évoquée par un commentateur je la trouve bien dommage : ils ont chacun leur génie… En tout cas quel texte vin’dieu…
Poème autobiographique, poème prophétique aussi (ce retour désiré vers l’Europe, cette phrase prononcée lors de la dernière nuit à Marseille à la sœur qui veillait : « il faut que je me lève, un bateau est au port et il vient me chercher ».
Rimbaud était un génie poétique, un génie qui canalisait, plongée dans l’inconscient, presque une forme de médiumnité créatrice. À mettre en lien avec la très célèbre Lettre du voyant : « le poète est voleur de feu. Si ce qu’il ramène de là-bas a forme, il donne de la forme. Si ce qu’il ramène de là-bas est informe, il donne de l’informe. Et… dommage pour ceux qui ne comprennent pas. »
une des pistes pour replacer ce poème dans la vie de son auteur serait de lire ou relire « Le voyage d’Arthur Gordon Pym de Nantucket » d’Edgard Allan Poe, qui a servi à Arthur de toile de fond picturale entre le réel et l’irréalisme de l’inspiration, car la pensée poétique à l’oeuvre dans ce texte est une immersion dans le langage à la limite de deux eaux, celle de la signification des mots, phrases, inférences etc…et celle du sens incommunicable de sa conscience, dit autrement ce poème est un des rares textes où l’on peut faire l’expérience du passage immémorial entre le moment vécu et le moment évoqué, c’est pourquoi il est suffisamment long pour nous faire lâcher prise et en même temps incroyablement immédiat dans son intensité pour nous tenir la tête hors de l’eau de tout raisonnement. le vertige réussi par Rimbaud est traduit par des mots qui renouvelle parfois le même vertige, celui de retrouver en nous ce passage ineffable à la limite de l’indicible et du dit, la frontière diaphane entre la signification des mots raisonnés et le sens immatériel de notre existence.
Rimbaud à dû absorber quelque expédient… C’est décousu, cruel. Logorrhée peu convaincante et portée aux unes par ceux qui ont été fascinés par sa « belle gueule ». Il y a mieux ! Paul Verlaine par exemple.
Ce bateau,… mais c’est la Terre !
Relire l’explication d’Etiemble, antique prof de Sorbonne et analyste classique du « mythe de Rimbaud ».
Bon, mais ça chante terrible quand même!
Un texte obscur comme les fragments de Héraclite d’Ephèse. Il faut piocher et creuser en utilisant tous les procédés : étymologique s, herméneutiques, psychanalytiques, philosophiques etc. Et les combinaisons donneront des résultats à l’infini. Un texte riche très riche. Creusez à l’instar des taupes. Bon travail et bonne chance.
Bonjour, selon moi « vers » écrit ainsi indique une direction. « Dévorant les azurs vers ; où, flottaison blême » …cette version initiale doit se lire en remplaçant le point virgule par « le lieu »
« Dévorant les azurs vers – le lieu – où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ; »
de nouveau un point virgule en fin de vers pour « le lieu » suivi de où pronom relatif qui indique un endroit,
« Où, teignant tout à coup les bleuités, délires… etc… »
mais avec Rimbaud toutes les interprétations permettent de rêver…
Excellent poème de la part de Rimbaud, qui arrive à nous faire voyager à travers ce navire qui vogue sur les cieux et découvre les différents aspects du monde.
Très beau poème de la part de Rimbaud merci de le partager sur ce site avec nous.
Ben en fait ça parle de l’inspiration je crois. Inspiration toute voile dehors au début si je puis dire. Et puis enfin, la sensation que la vieille Europe le rappelle. Et puis la peur du regard des autres, de ne plus pouvoir reprendre la mer.
Merci d’avance à tous ceux qui se réapproprieront ces pensées comme venant d’eux pour se mettre en avant. Ceux-là resteront des esclaves du « monde des hommes ».
« Mais les mouches dont je parlais et que je comparais à des mules, les moules en un mot qui se sont accrochées à la quille du Bateau Ivre _ l’occasion me semble bonne pour dire que toute allusion à ce poème est le signe le plus certain de la vulgarité _ les moules établissent entre Rimbaud et elles un lien illégitime. »
Louis Aragon (« Traité du Style » page 63)
Je pense qu’il y’a un double sens ou 2ème degré… L’ivresse de l’alcool étant celui ci. Quand pensez vous ?
Merci à Pascal Solal pour son commentaire très pertinent qui résume fort bien la signification de ce poème. J.
Absolument magnifique, une tornade littéraire, une fabuleuse utilisation de mots, d’adjectifs, d’idées oniriques ! Mais totalement incohérent. Comme ces toiles de peintres « non figuratifs » qui enchantent l’œil mais n’ont aucune signification. J’y vois avant tout le canular génial d’un potache sur-doué. Tous ces commentaires sont le fait de pseudo-intellectuels en proie à l’onanisme cérébral !
Merci à Bvbh pour sa réponse.
Je voulais juste preciser mon interprétation des « azurs vers » (ecrits de cette façon) puisque vous semblez penser que ça ne veut rien dire.
Pour moi, Rimbaud se baigne dans son propre poème (de la mer). Après avoir dispersé gouvernail et grappins, il a lâché prise, il se baigne dans son poème et là, les azur vers prennent tout leur sens puisque ce sont les vers qu’il compose… et il utilise pour cela le mot dévorer.
Je vais continuer à me laisser emporter dans ce voyage infini et magnifique.
Texte fort que je connais par coeur depuis longtemps, et que j’ai le plaisir d’interpréter en public (privé ou spectacle) à chaque fois que j’en ai l’occasion ..
Plus que tout autre ce poème est à apprendre par cœur pour qu’il finisse par vous habiter et vous… « augmenter » 25 jours à peu près. Oui. C’est à peu près ça. Les mots sont enfin en moi… pourtant…
Humblement : Si Verlaine a bien recopié la ponctuation telle que celle que je peux lire, j’aurai besoin de temps pour en faire mien le sens en bien des épisodes du chef-d’œuvre.
Quelques témoignages sur ce sujet ?
Merci
Bouleversant de beauté, le rythme, les images, les sons, les mots vous emportent et ne vous lâchent plus. Je l’ai appris par cœur en un mois en marchant dans la montagne. Immergée dans l’énergie des mots, je l’ai fait mien ce poème.
Certainement pas « le sommet indépassable de la poésie française », non. Nerval, Hugo, Apollinaire et Eluard (celui des années 1920) eux ont réellement atteint de tels sommets. Voire le Rimbaud de « Voyelles ». Mais l’enseignement scolaire donne aux gens une vision tres académique et totalement erronée de ce qu’est la valeur d’une oeuvre poétique.
On présente souvent ce poème (qui est pour moi le sommet indépassable de la poésie française) comme incompréhensible hermétique. Je ne comprends pas cela, car il est pour moi un des plus clairs de Rimbaud. L’auteur, lassé de l’ennui (les fleuves impassibles), de la routine et de l’esprit mercantile du vieux monde, s’échappe par le voyage (voyage intérieur voyage imaginaire ou voyage réel, peu importe). Il se libère de la chape de plomb (les fleuves m’ont laissé aller où je voulais). Mais, après tant de visions extraordinaires, il se rend compte qu’on n’échappe pas à la condition humaine (les aubes sont navrantes).
Ce qui est frappant, en dehors de la virtuosité et de la terrible beauté de ce poème, c’est que ce dernier annonce ce que sera la vie de Rimbaud: le voyage (imaginaire, par le « dérèglement de tous les sens »; ou réel, par les milliers de kilomètres parcourus à pied, jusqu’à en mourir) incessant ne l’empêchera pas, au bout du compte, de succomber à l’ennui, à la routine et à l’effroyable médiocrité de ce monde (c’est-à-dire de l’homme; ce qui inclut bien sûr sa propre médiocrité). C’est un poème sur la condition humaine.
À Corentin : merci pour votre commentaire, qui m’a particulièrement touché.
À Joëlle : « azurs verts » me semble bien plus pertinent qu' »azurs vers » qui ne veut pas dire grand chose. Il faut garder en tête que Rimbaud est un latiniste, or chez les Romains, comme chez les Grecs antiques, les couleurs bleue et verte n’ont pas la même distinction que nous en avons, quitte à se confondre. Par ex : le bleu du ciel et celui de la mer était considérés par eux comme deux couleurs différentes, et on retrouve souvent l’idée de flots verts chez Rimbaud comme chez les Romains (cf Venus Anadyomène par exemple).
It is a wonderful poem, its an attempt to convey his sense of loss and disorientation, with the last lines « Si je désire une eau d’Europe, c’est la flache… » hinting at the source.
Hart Crane, in The Bridge, has echoes of it. « I could not pick the arrows from my side ».
But this, the original, is disciplined, taut, concise. It reminds one of what Wordsworth called Chatteron ‘marvellous boy’. Its the work of a boy, certainly. One who wrote verse as naturally as speaking.
Je l’ai appris par cœur il y’a quelques années. Strophe après strophe. Pendant quelques semaines. Je me souviens d’une strophe apprise en conduisant sur les petites routes du Périgord et du Lot, interpellé graduellement par l’amplitude de beauté : « baigné dans le poème de la mer ». Je le lis à mes deux fils de 4 et 6 ans pour les endormir régulièrement. Parfois ils s’endorment. Parfois ils ont peur. Et j’ai du trouver d’autres poèmes. Mais ce soir, cela faisait longtemps, ils m’ont demandé le bateau ivre d’Arthur Rimbaud.
Ces commentaires prouvent l’extrême complexité de l’âme Humaine et l’incommunicabilité des hommes… mais ce poème a vraiment quelque chose qui ne peut nous laisser indifférent… à la Beauté !
Je reviens sur les « azurs verts ». C’est ainsi qu’on peut lire ce poème (dans la quatrième strophe).
Or, dans le manuscrit que l’on trouve sur internet, recopié paraît il par Verlaine, alors que le manuscrit original se serait perdu, on peut lire « azurs vers ». Je ne sais pas qui a interprété ces mots ainsi ni pourquoi. Mais Rimbaud disant qu’il se baigne dans le poème de la mer, je trouve plus logique de penser qu il dévore les azur vers. J’aimerais savoir ce que vous en pensez. Merci d’avance.
Bonjour a tous, j’encourage la lecture du livre récent de Sylvain Tesson (un été avec l’auteur) qui apporte une interprétation de la poésie de l’auteur et de ce poème. Il décrit Rimbaud poète avant-gardiste confronté aux courants plus classiques de la poésie. Je les vois tous les deux dans ce poème, l’un bateau frêle incertain lâché dans l’immensité des oceans, les autres transporteurs lourds et à but commercial (transportant cotons et blés).
Bon, vous m’avez convaincue. Je commence à l’apprendre par cœur. Profitons de ce confinement, merci pour vos commentaires, c’est un régal.
Je me contenterai du poème plus court que j adore, « Le dormeur du val ».
Je me baigne dans ce poème.
Ahlala les commentaires. Des pépites. Entre ceux qu’on la grosse tête, ceux qui se sont perdus et ceux qui parle dans un language plus soutenu que je ne sais quoi. Le bateau rend les gens fous.
Tellement de commentaires, le bateau ne laisse pas indifférent. Et juste une sensation, un besoin, lire, écouter, réciter, le bateau ivre, même envie pour la mémoire et la mer de Léo Ferré.
Un des rare plaisancier qui voyage réellement !
Je trouve tous les commentaires inspirés. J’aurais une lecture : l’enfance barrée, puis brisée, découverte liberté difficulté vérité jusqu’à l’allusion à la colonisation dans le dernier quatrain.
@Toto : c’est un poème sur un mec qui fait un rallye et sur la route, juste avant de crever son pneu et sa vie, il fume une clope et il voit sur son pare-lumière étincelant, une écriture, cotonnée, glaçon et inconnue au bataillon d’infanterie trente-cinquième régiment de bananes et régimes de plantins (une graine) de ban ânes.
Du coup qu’il a bu et qu’il a loupé la sortie et soupé les orties, il a bien grandi prenant la prochaine sortie où résidait Mamie (oh mamie oh mamie mamie blues) et oui.
« Les fileurs des immobilités bleues » ! Commentons. Comme ton menton. Les fileurs sont :
a) des fleurs
b) des kidnappeurs qui font peur
c) ponctuelles, dans les moutons
En jachère des abeilles filent les pauvres anémones enlevées des rivages qui butinent la mer dans les chaleurs mouillés des chansons monotones / automne.
J’ai vu des explications sur internet, qui relient ce poème aux évènements de la Commune de Paris, avec des détails au ligne à ligne du poème. J’avoue que j’ai été très convaincu.
Didier Souville! Moi aussi je l’ai appris à 60 ans, en quatre jours d’hôpital, pour m’occuper et pour ne pas laisser dormir ce chef d’oeuvre entre les pages d’un livre! Si je ne le récite pas régulièrement, je l’oublie (70 ans), mais le retrouve rapidement après quelques relectures! Et c’est un vrai plaisir que de pouvoir le dire à voix haute (pour moi même) sans hésitations et sans trébucher sur un mot ! J’en ai fait autant avec quelques poèmes de Baudelaire que je me récite en me baladant dans la nature!
J’ai rien compris! C’est sublime!
Moi vieille dame de 86 ans j’aimerais beaucoup une explication de textes. Alors oui quand j’aurai tout compris je m’exercerai à l’apprendre.
Alors ça va les chevilles ? J’ai comme l’impression que les commentateurs se croient légèrement au dessus de la « populace »…. N’empêche c’est un très bon divertissement
Bon courage à tous ceux qui doivent l’apprendre
Un poème que je me récite chaque soir en m’endormant. Et j’y ai donc vu, forcément des choses. Lire Rimbaud, étudier Rimbaud vous fais forcément devenir un autre, une autre. Partant donc du principe d’être un autre, visionnaire, je me rallie pour partie à M. X. pour la part de scatologie (des arbres tordus avec de noirs parfums). Et aussi tout simplement à ce que découvre un ado à 16 ou 17 ans (plus sourd que des cerveaux d’enfants… à qui on a fait bien comprendre que la masturbation rend sourd). Et enfin, en petites contrepèteries, remplacez donc cieux par culs. Et c’est là que le bateau ivre devient bâton ivre comme la sucette à l’anis de Gainsbourg.
Et le génie est là. A 360 degrés. Dans les archipels sidéraux certains y verront un ciel plus qu’étoilé d’autres un cul (tiens, un jeu de voyelles) où des millions de spermatozoïdes futures vigueur, et pour cause, viennent s’échouer dans une nuit sans fond: l’amour physique est sans issue, je vais et je viens.
S’il y a un film qui vous donne une des clés de ce poème – mais qui ne l’ouvrira jamais – c’est Total Éclipse (1994 avec L Di Caprio). RES NON VERBA.