Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d’un seul housard qu’il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d’une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
Il lui sembla dans l’ombre entendre un faible bruit.
C’était un Espagnol de l’armée en déroute
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,
Râlant, brisé, livide, et mort plus qu’à moitié.
Et qui disait: » A boire! à boire par pitié ! »
Mon père, ému, tendit à son housard fidèle
Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,
Et dit: « Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. »
Tout à coup, au moment où le housard baissé
Se penchait vers lui, l’homme, une espèce de maure,
Saisit un pistolet qu’il étreignait encore,
Et vise au front mon père en criant: « Caramba! »
Le coup passa si près que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière.
« Donne-lui tout de même à boire », dit mon père.
Victor Hugo
Je ne sais pas ce qui me choque le plus dans 95 % de ces commentaires : le mauvais français, les fautes d’orthographe ou la bêtise. Triste, très triste…
J’ai appris à reciter ce poème en classe de 6ème, en 1982. Mon professeur de français de regreté mémoire, nous le faisait réciter dans une mise en scène. A l’époque, je recitais sans comprendre. C’est aujourd’hui que je comprends vraiment les vers de ce chef d’œuvre.
Oh! Que de beaux souvenirs! Ça me fait penser à mes camarades de la classe de 6ème au collège Nlonako à Manjo, dans la Région du Littoral au Cameroun, particulièrement à mon professeur de français, de regreté mémoire. Que son âme repose en paix.
J’ai, appris ce beau poème de Victor HUGO quand j’étais encore en sixième primaire et je le recite jusqu’à ce jour. Avec Jean de La Fontaine, ils constituent les deux motivateurs qui m’ont inspiré pour me lancer moi aussi dans l’écriture.
Une belle poésie que j’ai pu réciter un soir d’halloween, succès féminin, en effets…
J’ai 86 ans et il m’arrive encore de le réciter… J’avais 4 ans lorsque je l’ai appris pour le mariage de ma tante et je n’en ai pas oublié un mot. Elle m’a toujours dit que ce fut mon premier grand succès féminin… Elle est décédée l’an dernier à l’âge de 106 ans en pleine possession de ses idées et de tous ses souvenirs. Je lui garde une affection inaltérable et n’oublierai jamais les moments si agréables passés avec elle.
Je viens de re-découvrir ce somptueux poème, en me souvenant soudain du vers : le coup passa si près que le chapeau tomba. J’ai 73 ans, et il me parle toujours autant que dans mon souvenir. Je viens de le recopier dans mon cahier de lecture publique pour ma prochaine lecture. Au printemps 2025. J’espère bien la porter.
Il est trop dure à apprendre.
Je n’ai fait aucune étude en philologie romane ni en psychologie cependant cette poésie m’impose réflexion sur le caractère à la fois inhumain et humain des personnages: après avoir ôté la vie aux soldats d’une armée entière, le général fait un geste (généreux ?)envers un soldat mourant. Qu’en penser ?
Un soldat doit-il obéissance sans limite et état d’âme à l’autorité politique qui le commande ? Les militaires de haut rang du IIIème Reich dirigeaient-ils l’armée nazie sans que leur conscience soit heurtée ou étaient-elles formatée ? Nous sommes en droit de nous poser ces questions car où se trouve la ligne rouge entre le bien et le mal.
Son père, ce « héros au sourire si doux » devait tout de même être pour quelque chose dans la constitution de ce champ « couvert de morts » qu’il parcourait pourquoi ? Pour se féliciter de l’ouvrage accompli sous ses ordres? Ou pour le déplorer ? La question reste pendante, comme la gourde de rhum à sa selle… Quant à l' »espèce de Maure » (racisme ?) qu’elle était censée désaltérer, je rejoins tout à fait l’opinion du commentateur qui y voit plutôt une manière douce et héroïque ?) de l’achever.
J’apprends ce poème comme un enfant de fin de primaire, magnifique récit. Mais à mon âge déjà 74 je suis en droit de me poser une question? Peut-on penser qu’après l’acte odieux du Maure celui-ci est pu être gracié par le Général Hugo? Victor nous cache t-il la vérité par le doux sourire de son père ?
J’ai réussie à l’apprendre en 15min
Je viens de lire ces commentaires intéressants et touchants où se lisent la réflexion et l’émotion. J’avais 3 ans quand mon père adoptif m’apprit ce poème que je me récite encore pendant mes insomnies à 95 ans en pensant à lui qui n’a obtenu son certificat d’études qu’au service militaire. Heureuse que la poésie ne laisse pas indifférents ceux qui ont la chance de la rencontrer…
Je le trouve plutôt bien.
Mon poème préféré de Victor Hugo ❤️ !
Je l’ai appris a Sainte Croix de Neuilly sur Seine en classe secondaire et je peux encore le reciter aujourd’hui. Mon Dieu, que de beaux souvenirs. Ce Géant de la literature française nous a tant donné avec les Misérables et La Légende des Siècles ! A voir, son appartement Place Vendôme.
J’ai appris ce poème de Victor Hugo lorsque je devais avoir 11 ans à l’école primaire en Belgique. J’ai 73 ans aujourd’hui et je reprends presque journellement cette dernière phrase « Donne lui tout de même à boire dit mon père « quand je souhaite que ma femme me resserve du thé le matin au petit déjeuner. Curieux hein ?
Je l’ai apprise en trois jours
J’ai admiré beaucoup ce poème et j’étais très content de l’intérêt qu’accorda mon fils au poète, au poème via l’histoire de son grand père (et que j’ai découverte sans le savoir). C’est ce qu’on appelle la transmission d’amour consenti aux arts et aux littératures, etc… Personnellement je ne cache pas, moi aussi, mon admiration quant à ce poème particulièrement; et à d’autres tels que : Demain, dès l’aube… le semeur, le soir, les pauvres gens, le repas des laboureurs, le vagabond etc… etc…
J’ai appris cette récitation en CM2. J’ai 77 ans et je l’ai toujours en mémoire.
J’aime bien cette poesie!!
Elle est vraiment difficile à apprendre, meme pour un moi maître d’école. Dur mais beau. Bravo Victor Hugo!
Superbe poésie. Mon grand père, mort il y a 14 ans aujourd’hui à l’âge de 86ans, l’avait récitée à son examen d’entrée en 6eme et avait reçu 10/10 comme note. C’était un génie, respect à toi grand père adoré.
Ce poème est très beau
Un poème, ce sont « le fond » et « la forme ». Et là, il y a les deux en très peu de mots !!! « ‘Donnes-lui tout de même à boire dis mon père »: un pur alexandrin de… douze pieds exactement ! Quel rythme !!! Si les « rappeurs » voulaient être de vrais poètes dignes de ce nom, qu’ils composent leurs textes en alexandrins ! Et à ça aurait « de la gueule ».
J-F Xuaebignom
Une belle poésie qui m’a beaucoup marquée. J’ai 76 ans et je m’en souviens encore très bien l’ayant apprise par coeur. Elle a une belle morale.
J’admire le sens de la dramaturgie de Hugo : description fine, suspense puis chute étonnante. Une vraie leçon !
C’est un très beau poème qui doit être lu aussi dans les églises…
Bonjour, je n’ai pas lu l’intégralité des commentaires sur ce poème, mais je me demandais si d’autres lecteurs avaient été intrigués par cette gourde de rhum pendue au flanc du père Hugo. A coup sûr, une rasade de ce ratafia va achever dans une ivresse apaisante plutôt que ragaillardir cet espagnol déjà « plus mort qu’à moitié ». Acte volontaire ou acte manqué de la part du général ? Dans sa grande bonté le père Hugo réalise ainsi un « remarquable acte d’euthanasie ». Plus tard, la morphine remplacera le rhum sur le champ de bataille…
J’ai 75 ans et je me souviens parfaitement du poème que j’ai appris par cœur. Aujourd’hui je m’en souviens encore …
Malheureusement, c’était un père fictif. Le père de Victor Hugo était un soldat assez dur et VH a souffert d’un manque d’affection de sa part. J’ai toujours admiré comment il pouvait avec des mots simples faire des poèmes grandioses.
Très beau poème ! Je l’aime beaucoup !
Vraiment ce poème m’a beaucoup inspiré…
A Monique : Personnellement je suis une enfant et petite fille de ma grande mere. J’apprends ce poème de Victor Hugo et je le trouve très beau.
Ce poème me plait bien :). Après avoir lu les commentaires je vois plusieurs appréciations à ce propos. Merci Poetica de remettre en valeur ce doux et jolie poème.
Comment dire, j’ai enterré mon papa ce 1er septembre 2022, c’est moi qui ai pris la parole en premier, avec ces mots « ne sachant pas écrire, je sais toutefois lire », et j’ai lu ce poème de Victor Hugo, auteur que mon père aimait beaucoup, avec ces mots « je l’ai choisi, pour sa première et sa dernière phrases, la première va de soi, la dernière parce qu’elle évoque de l’empathie, ce que mon papa avait énormément ».
A : L.L. J’ai la chance d’y voir le mien ! Entré dans la Résistance à 18 ans, combattant de la Libération FFI à 19 ans, envoyé en Indochine jusqu’à ses 22 ans. Pour l’avoir connu jusqu’à ma vingtaine je suis sûr qu’il était magnanime, pas assoiffé de vengeance ni cruel par nature. Mais puisqu’il a combattu et a agit sur ordre dans une guerre coloniale, sans le recul de l’époque, vous diriez probablement que « une autre analyse s’impose ».
Réponse à L.L dans sa remarque du 14 août :
« Il neigeait. On était vaincu par sa conquête
Pour la première fois l’aigle baissait la tête.
Sombres jours! l’empereur revenait lentement,
Laissant derrière lui brûler Moscou fumant.
Il neigeait… »
Ce n’étaient plus des coeurs vivants, des gens de guerre :
C’était un rêve errant dans la brume, un mystère, une procession d’ombres sous le ciel noir…
A vous de lire le reste
Un poème glorieux! Encore faut-il y reconnaître son père! Une autre analyse s’impose pourtant! L’aveuglement et l’absence de discernement du pouvoir politique en place (1er empire) qui voulant dominer le monde s’est lancé dans des invasions meurtrières et insensées jusqu’au fiasco final en Russie. On ne trouve bizarrement pas de jolis poèmes sur la retraite de Russie et sa Bérézina! Ha! Propagande quand tu nous tiens!!!
C’est à l’école primaire, il y a très très longtemps, dans les années 50, que j’ai appris ce texte et bien d’autres de V. Hugo et des poètes dits « Romantiques » ou d’autres périodes qui m ont le plus plu, tel par ex. Roland à Roncevaux (tous des poèmes que je n’ai jamais vu apprendre mes enfants et petits enfants à l’école (des poèmes certainement trop « patriotiques » voire trop « nationalistes »?!). C’est pourquoi, j ai gardé mes vieux livres d’école, certains trouvés dans des brocantes, pour mes enfants et pts enfants.
Ceci dit un internaute demande pourquoi V.H. pre de son père comme héraut dans ce poème : le père de VH était un « fana » – tout comme son fils – de Napoléon 1er. Il participa à la guerre en Espagne où il accomplit des faits d’armes (faut aller voir sur Google : père de VH.. on y lit aussi qu’il était un républicain convaincu, et qu’il combattit avec un grand acharnement les réfractaires royalistes vendéens). L’histoire n’est pas vraiment un « fleuve tranquille ».
@un autre internaute Jean Luc je crois : ce n’était pas l’aide de camp qui s’était baissé pour lui donner à boire que le hussard avait visé, mais le père de VH qui était resté sur son cheval.
Apres la bataille ! Ce poeme je l’ai etudié et recité à lecole primaire au CM1. C’etait en 1985.
« Donne lui tout de meme á boire ! » Quelle leçon mon DIEU ? L’humilité le pardon et autres sont lá les valeurs d’un homme veritable. Merci, merci, merci.
« Mon père, ce héros au visage si doux… » je viens de découvrir ce poème par l’intermédiaire de l’artiste sculpteur sénégalais Ousmane Sow, qui a réalisé, en 2002, une gigantesque statue (2,30 m) du poète pour la Ville de Besançon , ville natale de Victor Hugo.
Ousmane Sow voue une véritable admiration et une grande tendresse pour Hugo qui a écrit, à 16 ans, « Bug Jargal », l’histoire d’un capitaine de St Domingue sacrifiant sa vie pour sauver son esclave. Ousmane connait aussi par coeur ce poème, qui a marqué profondément son enfance lors de sa scolarité à Dakar.
Ousmane Sow (1935 – 2016) nous a légué une grande oeuvre ; Victor Hugo aussi. Ces deux géants de l’art par l’écriture ou par la sculpture ont tellement à nous raconter, à nous dire, à nous faire voir et témoigner… A nous de comprendre…
Buongiorno, grazie per aver messo in rete questa bellissima poesia di Victor Hugo. Mi sono commosso. Mi riporta indietro di 70 anni, ai tempi del liceo. quando il mio ottimo insegnante di francese ce la fece imparare a memoria. Dopo tanto tempo non mi sono fidato a commentare in francese, spero che comunque qualcuno comprenda. Grazie
La nuit dernière, au cours d’une insomnie, je tentais de réciter de mémoire ce poème immortel, dont j’avais oublié un passage. Au matin, j’ai éprouvé le besoin de retrouver l’intégralité du poème. Internet a fait le reste. Avec Hugo, je sens que la journée va être épatante. Philgoud, 82 ans.
Bonjour à tous et merci pour vos commentaires. Ma grand-mère me récitait ce poème quand j’étais enfant, elle y mettait le ton et faisait de grands gestes mais mon grand-père qui était espagnol faisait « la tronche!! ». C’était marrant!
« Donne lui tout de même à boire, dit mon père… »
« Tiens, dit elle en ouvrant les rideaux, les voilà… »
« Madame Magloire, dit l évêque, vous mettrez un couvert de plus… »
Ça c’est le VH que j’aime. Mais il a aussi, hélas, composé de solides nullités (l’aigle du casque, par exemple).
@micheline miro
On sait toute l’admiration de V.H. pour Napoléon, avec un bémol: il met en scène l’affreux Espagnol, qui était chez lui, et ne reconnait pas pour son roi Joseph Bonaparte, mis là par Napoléon himself.
Hélas! L’Espagnol était bien chez lui et, comme on le fait dans toutes les armées du monde, jusqu’au dernier souffle, on doit combattre l’ennemi!
Mais qui sont les affreux dans cette Histoire ?
Ma foi ce sont bien les Français emmenés là par la vanité d’un empereur qui a voulu mettre tous ces frères et soeurs sur les trônes d’Europe: aucun n’a tenu bon et il ne reste rien de l’Empire. Les Espagnols étaient chez eux, se battaient pour leur nation; mais là , tout soudain V.H. oublie qu’ils avaient, tout comme les Français, leur nationalisme sourcilleux. Et après avoir bataillé dans l’Europe entière, après des millions de morts, des millions de veuves, des millions d’orphelins, qu’est-il resté ? RIEN! La France a été appauvrie, dépeuplée pour des années, parce que Napoléon l’a épuisé, tout comme les pays voisins, Suisse comprise, par la conscription. Dans la retraite de 1812, on trouvait des soldats de l’Europe entière, incorporés de force au fur et à mesure que Napoléon avançait vers la Russie. Et que de regrets pour les oeuvres d’art pillées partout où les troupes de la Révolution, du Directoire, du Consulat et de l’Empire ont passé!!!
N’empêche, Victor Hugo reste le plus grand poète de la langue française, et à voir la production contemporaine, on peut affirmer que c’est encore pour longtemps.
Bonjour, quelqu’un pourrait répondre à la question suivante : Pourquoi ce texte est-il un hommage à son père ?
Christian Bizon, je vous trouve bien condescendant !
Certains textes de rap portent des valeurs toutes aussi Humaines que celle exposée dans ce magnifique poème, faut il se donner la peine de les chercher sans qu’ils vous tombent dans l’oreille d’eux mêmes… Il semblerait que malheureusement votre éveil culturel ce soit arrêté là où commencent vos préjugés… Je pense que vous ne lirez jamais ces lignes, mais mon petit côté Desproges m’invite à vous répondre ces mots de Delacour : La culture, c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale.
Pour ma part, j’ai appris à aimer la poésie et le rap conjugués lors d’un exercice de français en seconde où un camarade de classe a rappé le poème « Si », traduis en français, de Kipling.
Apprécier l’humour (involontaire?) de Hugo avec ces morts sur qui tombait la nuit. C’est presque du Pierre Dac. Mais le poème à un rythme et une versification admirables. Bien sûr, je le connais par cœur, école ou pas école, déclin ou pas déclin; les slogans changent, le génie reste.
Commentaires émouvants de ceux que les vers de notre Victor Hugo a touchés… Émouvantes aussi, les fautes d’orthographe et de syntaxe dont ils sont truffés, preuves, s’il en était besoin, que la poésie s’adresse à tous, qu’ils soient simples amoureux de la francophonie ou intégristes de notre belle langue. On dira donc « Licences poétiques »…
J’ai appris ce poème à l’école, mes 84 ans m’ont fait oublier quelques passages mais une autre version d’un camarade que la décence m’interdit de clamer (on remplace entre autres pistolet par « pâté qui fumait encore !) est aussi dans mes souvenirs. Ah l’école de cette époque où l’on était protégé de toutes parts, pas comme aujourd’hui, hélas.
Ce poème est beaucoup trop « genrée », en effet pourquoi parler de Mon père alors qu’en vertu de la parité actuellement prônée, on devrait écrire :
Mon Ma pèr-e !
I-elle faut bien prendre en compte la gent féminine et inclure dans « l’inclusive » toute la place que les génit-eur-rices méritent ! J’envisage d’en référer à l’académie française et si cela n’est pas suffisant de demander justice à la CEDH !
Je suis minoritaire aujourd’hui mais mon mouvement est en marche et demain ou après demain au plus tard comme disait Pierre DAC, nous imposerons mon groupe et moi, à la majorité notre façon de penser qui devra être acceptée par tous !
Du reste, j’envisage également une action forte pour reconnaître les droits non négociables des girafes, des baleines et de tous les animaux à qui notre langue refuse leur masculinité !
Francis
Mon Père était né en 1899 , décédé en 1990, il m’avait appris ce poème très tôt. Le plus fort de ce récit c’était lorsque mon Père s’écria « Caramba », je reculais de crainte et pourtant je connaissais ce texte par cœur …c’était magique !…j’ai 84ans mes cousines qui avaient pour Père le frère du mien connaissaient aussi ce poème …et le connaissent encore …et lorsque nous nous retrouvons nous le récitons en cœur le sourire aux lèvres les larmes dans la voix …elles ont elles aussi 84 et 91 ans… les cadeaux de la vie….
Le grandiose du dernier vers n’est possible que parce que la balle a manqué son but. Et si la balle avait tué le housard, le père de Victor Hugo aurait eu un mort sur la conscience…
Dans mes jeunes années à l’usine, mon chef m’appelait, d’un ton plein de condescendance, « l’espagnol de l’armée en déroute », en référence à ce poème de Victor Hugo. Bien sûr, il n’était pas sans savoir que la seule déroute que je connaissais était celle de mon père en 1939 pendant la « Retirada ». Mais je ne manquais jamais de lui rappeler que les premiers blindés de la Division Leclerc à entrer dans Paris le 24 août 1944 étaient pilotés par des républicains espagnols de « la nueve ». Pas mal pour une armée en déroute !
Je n’arrive pas à y croire ! J’ai même la chair de poule rien qu’en écrivant ces quelques lignes ! Je vois Encore mon père (mort en 1995) remuant la tête en récitant ce merveilleux poème ! Je voulais coûte que coûte l’avoir ! Aujourd’hui c’est chose faite ! Merci Google !
Quelles que soient les qualités poétiques du poème de Hugo, je peux vous affirmer qu’aux oreilles d’un espagnol le traitre désigné est bien l’espagnol. Mon père a toujours regretté cette description qui rejoignait l’idée que l’on se faisait encore des espagnols en France dans les années trente.
Je dois l’apprendre en français mais je suis heureux de le faire car ce poeme est tellement passionnant
J’ai 75 ans, j’étais un bien mauvais élève, mais l’instituteur (Marcel Alexis) dont j’avais peur car je pense qu’il n’aimait que les bons élèves, m’a obligé à apprendre ce poème par coeur. Je le récite encore aujourd’hui depuis 1958 (merci a lui).
Mon père était bien un héros, il m’a reconnu alors qu’il savait que je n’étais pas de lui.
J’apprends ça en 5ème et je trouve le poème dur mais intéressant. Dites-moi si vous aussi, il est dur pour vous ?
J’ai 79 ans bientôt, et quand un de mes amis ou anciens copains meurt, immédiatement… le coup passa si près… mes proches vont l’entendre de plus en plus souvent.
Eh oui Samy!! Qui apprend encore ça aujourd’hui? Alors que vous devez connaître le nom d’au moins une dizaine de rappeurs!! C’est pour cela que la culture est vraiment en chute libre chez les jeunes. Comme disait Pierre Desproges (vous regarderez sur Internet qui c’était!): « La culture, c’est comme un parachute, quand on n’en a pas, on s’écrase »
Comme je suis émue de découvrir votre site et les commentaires déposés! Ma Maman qui aurait eu cette année 113 ans l’avait apprise à l école primaire à Tunis. Durant mon enfance elle disait souvent ce poème magnifique qui s’est inscrit dans ma mémoire et aujourd’hui, subitement les premiers vers me sont revenus, j ai fait une recherche sur internet et l ai retrouvé dans son intégralité. Quel cadeau. ! Je revois ma mère le dire. Merci, un pur moment de bonheur. Je vais l’envoyer à mes petits enfants.
Je trouve ce poème intéressant, facile à comprendre et les valeurs que ce poème met en avant sont elles aussi intéressantes.
J’aime bien le fait qu’au deb y dise « mon père » a la fin et au milieu ca rend bien je trouve. Ah et aussi je le trouve facile a apprendre malgré qu’il soit long 🙂
La ricordo ancora a memoria da quando principiante allo studio della lingua francese, frequentavo la scuola internazionale alberghiera di Stress anno 1960, sono ben felice di averla ancora potuto leggerla, bellissima, mi sono commosso. Grazie ! P.
A l’attention de samy semlali :
Moi et beaucoup d’autres. Ca ne se fait pas je trouve. C’est un grand classique qui a satisfait des générations d’élèves.
Alors un peu de respect siouplé
J’écrit ce poème pour l’anniversaire de mon papa et je le trouve très émouvant. J’en profiterai pour l’apprendre. Je suis en CM2.
Détrompez-vous !! Mon fils qui est en 5ème est en train d’apprendre ce poème et il s’en sort très bien. Cessons-donc de dire que les enfants d’aujourd’hui ne savent rien. Ce sont plutôt les parents d’aujourd’hui qui ont baissé les bras et qui demandent à leurs enfants de lire et de ne pas faire d’écran alors qu’eux-mêmes sont scotchés à leur téléphone. Je suis née dans les années 80, je lis et mes enfants lisent et savent apprendre. Ils sont comme les enfants de n’importe quelle époque : ils imitent leur entourage…
J’aime bien
Poème que je connais par coeur (Après la bataille). Je montrais un certain lyrisme en évoquant ce poème d’Hugo. J’ai 86 ans et ma mémoire a gardé ce merveilleux poème depuis l’école primaire.
A Norbert CAMIN.
Si vous êtes âgé de 74 ans, vous n’étiez pas en CM2 mais en « 7 ème », classe, bien que vous me rendiez trois années, dont je me souviens fort bien, avec les grands du « certif » et anxieux de la grande ville où nous attendait, mon frère et moi, la… « 6 ème »
Ah Victor Hugo, « Après la bataille », « lorsque l’enfant parait » et aussi « le dormeur du val » de Rimbaud… et tant d’autres ! Notre maître d’école était un « fou » de poésie, une sorte de « sous-préfet aux champs », grand rêveur, que nous avons souvent vu assis dans l’herbe, le jeudi, regardant le paysage du haut de la colline…
Jean de Mengy
C’était l’un des meilleurs poème de mon défunt papa, parti le 03/05/20. Il l’avait appris au CM1 dans les années 1963 et c’est par lui que j’ai appris ce magnifique texte, qu’il ne cessait de me le réciter pendant plus de 11 ans jusqu’à ces derniers jours.
Beaucoup de choses ont changé depuis ton enfance, où les photos étaient en noirs et blancs et où l’on s’informait avec la radio, jusqu’à mon époque (internet 4G, photo couleur…). C’est grâce à cette évolution technologique PAPA que je voudrais te dire ou que tu sois que j’ai pu retrouver ce poème de Victor Hugo.
Tu restera à jamais gravé dans mon Coeur et ma Tête.
J’ai appris ce texte en CM2 (j’ai 74 ans) et je m’en souviens encore… C’est l’époque ou les « instits » nous apprenait à se servir de son cerveau et pas celui de l’ordinateur… Je suis sûr qu’aucun informatitien d’aujourd’hui est capable d’apprendre ce texte « par coeur » il s’arreterait au bout de 6 vers… Nous, nous avions 10 ans et même le + mauvais de la classe réussissait au moins jusqu’à la moitié… Moi, je le savais ENTIER en mettant l’intonation tragique… « O tempore, O mores »
Très beau poème que je tiens de mon père qui adorait Victor Hugo. Je me souviens toujours de son expression quand je répétais âpres lui les strophes :
« Et vise au front mon père en criant: ‘Caramba!’
Le coup passa si près que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière.
‘Donne-lui tout de même à boire’, dit mon père. »
Il était aux anges… Le contraste est saisissant… une humanité hors norme… j’en frémis.
Sans doute l’un des plus beau poème jamais écrit. Ces strophes suscitèrent un ravissement qui traversa les siècles, incarnant de générations en générations la quintessence de la langue Française et demeurant son plus éclatant témoignage de sa beauté à nulle autre pareille.
C’est en nos tripes que ces quelques mots nous touchent en exprimant un élan d’humanité au cœur de la barbarie du champs de bataille, révélant par la même, la bonté d’âme du père de l’auteur. Victor Hugo, on ne le dit jamais, est certainement l’un des deux meilleurs écrivains de tous les temps avec Chateaubriand bien sur, son modèle. Plus personne de nos jours ne peut égaler la perfection de leurs styles. Combien ils seraient effondrés de lire les auteurs contemporains… snif snif…
Ce poème, avec quelques rares autres, reste gravé dans ma mémoire depuis l’école primaire des Frères du Sacré-Cœur à Nianing sur la Petite Côte au Sénégal! C’était au tout début des années 80. Il a bercé mon enfance et me rappelle mon défunt papa, paix à son âme. Il ne badinait pas, alors pas du tout. Cela fait plus de quarante ans maintenant. En 6e, quand je le récitais, intonation et gestes à l’appui, à la fin du cours de français, le professeur était aux anges et me donnait 20/20. Au 7e vers (…Espagnol…), Monsieur Ndao dressait l’oreille et au 17e vers (…Caramba…), il était en extase. Conquis! Plus tard en 4e et 3e, j’ai su pourquoi le poème l’enchantait : en réalité, il était un professeur… d’espagnol. Çà ne s’invente pas.
Le père de ce fils d’Adolf Hitler était lieutenant de la 13ème compagnie.
Magnifique…
Le père d’Hugo est un soldat.
Il se reconnait très certainement dans cet autre soldat que la vie quittera prochainement, comme le samaritain se reconnait dans ce marchand blessé, abandonné au bord du chemin. Il connaît son engagement, son sacrifice, il connait sa souffrance qu’il a partagée au long des campagnes napoléoniennes. Le général Conte Hugo fait preuve en faveur de cet ennemi mourant d’une grande magnanimité. Il comprend, accepte et pardonne le geste ultime de ce soldat vaincu qui tente dans un dernier baroud anonyme d’entrainer dans la mort cet ennemi glorieux. « Donne lui quand même à boire » … Le geste du général Hugo, plus héroïque que la victoire qu’il vient de remporter sur une armée ennemie, est une victoire sur la bestialité du combat. En adoucissant l’agonie de celui qui vient presque de lui ôter la vie, le général préserve sa propre humanité.
Quelle leçon !
Texte sublime qu’on devrait toujours apprendre aux enfants. Grâce à internet et Google, je re-découvre immédiatement cette merveille de Hugo et les commentaires actuels. Je pensais à mon père, Abraham Robert Sarfati, médecin militaire ambulancier sous les Stukas à la glorieuse bataille de Saumur en 1940. Il me racontait malicieusement le pastiche en sabir des troufions, (et je courais me régaler de l’original ! ). Pastiche scato militaire en roulant les erres: <>[la fin étant dite avec un noble haut-le-corps].
Ce pastiche ironique des soldats de 1940 dit,-par contraste avec le génie sublime de Hugo-, la sordide trivialité de la vraie guerre, m.rde et sang mélangés, et par contrecoup le père déchu, typique de notre époque. Remarque: 1. un pistolet au début 19° siècle est à un coup seulement. Aujourd’hui on devrait d’abord riposter pour mettre hors de combat. 2. le Maure est un des habitants de l’Espagne depuis longtemps, réputé pour sa combativité, (jusqu’au dictateur Franco qui a utilisé une armée maure lors de la guerre d’Espagne en 1936). 3. Le rhum est un ‘remontant’ qui permet seulement de supporter la douleur. C’est donc uniquement un acte de charité et non un soin (et en cas de blessure, il ne faut pas faire boire, mais seulement humecter les lèvres).
Qui apprend ça en 2020 ?