a. Les trois princes Pou, Lou et You,
Ornement de la Chine,
Voyagent. Deux vont à machine,
Mais You, c’est en youyou.
Il va voir l’Alboche au crin jaune
Qui lui dit : » I love you. «
– Elle est Française ! assure You.
Mais non, royal béjaune.
Si tu savais ce que c’est, You ;
Qu’une Française, et tendre ;
Douce à la main, douce à l’entendre :
Du feu… comme un caillou.
b. Mgr Pou n’aime ici-bas
Que le sçavoir antique,
Ses aïeux, et la politique
Du Journal des Débats.
Elle qui naquit sous le feutre
Des chevaliers mandchoux,
Sa femme a le coeur dans les choux :
Dieu punisse le neutre !
Mgr Pou, mauvais époux,
Tu cogites sans cesse.
Pas tant de g. pour la Princesse :
Fais-lui des petits Pous.
c. Sous les pampres de pourpre et d’or,
Dans l’ombre parfumée,
Ivre de songe et de fumée,
Le prince Lou s’endort.
Tandis que l’opium efface
Badoure à son côté,
Il rêve à la jeune beauté
Qui brilla sur sa face.
Ainsi se meurt, d’un beau semblant,
Lou, l’ivoire à la bouche.
Badoure en crispant sa babouche
Pense à son deuil en blanc.
Paul-Jean Toulet, Contrerimes
@Khan il y a déjà plusieurs mois…
Badoure est une femme, la femme, celle mariée au prince Pou, homme sans doute trop faible, qui lui préfère les paradis artificiels… Il en perd toute lucidité, même le visage de sa belle disparaît dans la fumée. Elle, impuissante, ne peut que constater le déclin bientôt fatal de son amant.
À moins que la situation ne la chagrine pas plus que ça et que l’avenir de veuve qui se dégage ne lui soit pas si pénible ? À vous de choisir.
Badour c’est le bejeaune je crois.
Bonjour, qui est Badoure dans ce poème ? Je vous remercie, Daphné.