Dans ce nid furtif où nous sommes,
Ô ma chère âme, seuls tous deux,
Qu’il est bon d’oublier les hommes,
Si près d’eux !
Pour ralentir l’heure fuyante,
Pour la goûter, il ne faut pas
Une félicité bruyante ;
Parlons bas.
Craignons de la hâter d’un geste,
D’un mot, d’un souffle seulement,
D’en perdre, tant elle est céleste,
Un moment.
Afin de la sentir bien nôtre,
Afin de la bien ménager,
Serrons-nous tout près l’un de l’autre
Sans bouger ;
Sans même lever la paupière :
Imitons le chaste repos
De ces vieux châtelains de pierre
Aux yeux clos,
Dont les corps sur les mausolées,
Immobiles et tout vêtus,
Loin de leurs âmes envolées
Se sont tus ;
Dans une alliance plus haute
Que les terrestres unions,
Gravement comme eux côte à côte,
Sommeillons. […]
René-François Sully Prudhomme, Les vaines tendresses
Voilà une émouvante description, intime et poétique, de la méditation… Sublime !
@ yochou: hummm!! C’est que t’as rien compris à la subtilité des mots!
Le pire poème que je connaisse…*oublie le vite! vite!*