Dame souris trotte
Noire dans le gris du soir,
Dame souris trotte
Grise dans le noir.
On sonne la cloche,
Dormez les bons prisonniers !
On sonne la cloche :
Faut que vous dormiez.
Pas de mauvais rêve,
Ne pensez qu’à vos amours.
Pas de mauvais rêve :
Les belles toujours !
Le grand clair de lune !
On ronfle ferme à côté.
Le grand clair de lune
En réalité !
Un nuage passe,
Il fait noir comme en un four,
Un nuage passe.
Tiens le petit jour !
Dame souris trotte,
Rose dans les rayons bleus.
Dame souris trotte :
Debout les paresseux !
Paul Verlaine
Le premier poème que j’ai appris à l’école, j’avais 6 ans. Je me revois dans la cuisine, face à ma mère qui lavait la vaisselle pendant qu’elle tentait de m’aider à mémoriser les strophes. Plus de 50 ans plus tard, je le récite encore sans hésitation!
Merci, Gérard
C’est en 1954, en classe de Cp1, Madame Minière, institutrice et épouse de Directeur de l’école annexe William Ponty, Sebikotane Sénégal, m’en avait appris les premières lignes.
La colonisation.
On n’était français, plutôt qu’africains.
Pour moi, il y avait plus de positif.
On a une pensée, où on rend hommage à un disparu.
On ne félicite pas.
Ce que vous appelez « recitation », je l’appelle « interpretation ».
Merci.
Cette poésie était dans le livre d’apprentissage de français dans les écoles algériennes.
Elle a accompagné tant d’enfants de primaire, sans même qu’ils comprennent vraiment le sens. Elle fait partie de leur enfance et aussi de la mienne. Aujourd’hui encore, je me surprends à la reciter dans mon cœur et à avoir une pensée pour Paul Verlaine.
Je me souviens de l’image d’une souris déguisée en dame avec un parapluie, cette image que nous reproduisons dans nos cahiers de poésie.
Je la récite à mes filles avec beaucoup d’émotions.
Quel bonheur de lire tous ces commentaires. Souvenirs ravivés pour certains, emotions actuelles pour d’autres. Pour tous, de tout âge, de tout lieu un bonheur empli d’émotion. Ainsi dans un monde où la brutalité devient la règle, il existe encore des âmes sensibles à la beauté, à la musique d’une poésie. On peut donc encore espérer de l’humanité.
Très belle poésie. Je félicite le poète.
Dans mes souvenirs d’école les deux première sont encrées dans ma tète… jours heureux et innocent.
J’ai découvert cette poésie récemment. Enfant je sautillais tout le temps. Mon oncle me surnommait dame souris trotte, il ne m’a jamais dit que c’était une poésie. Cela m’a bouleversée.
Mme Nicaise et son mari débutent en 1948-49 instituteurs à Vieux Mila, Algérie. Mme apprend à sa classe d’initiation la premiere et la dernière strophes du poème de Verlaine: Dame souris trotte. Le tout petit Rabah 6ans s’y distinguait notamment en clamant : Debout paresseux !
Moi c’est plus terre à terre… Ce poème m’est revenu en mémoire parce que j’ai une souris qui se cache dans ma cuisine… Et en même temps c’ést une plongée dans mon enfance qui me met les larmes aux yeux.
Je ne pourrais jamais oublier ce poème. J’ai été en 3 année de primaire, je venais juste de changer pour l’école Ahmed Belkhodja à Baraki, c’était le premier poème que notre institutrice Aicha. B nous demande d’apprendre par coeur. Je garde toujours un souvenir de respect et d’admiration pour cette dame, toujours disponible pour nous expliquer et aller au détail pour nous faire comprendre un texte en langue française. Je me rappel de mes amis Mohamed Dib, Messoudi, Houria Salem et Hamid Cherif. Voilà plus de 40 ans, le souvenir maintienne toujours sa charge émotionnelle. La belle époque, notre Aden de toujours.
Ahhhh nostalgie quand tu nous tiens… Moi c’était en CM1 avec Madame Metref… On ne savait pas qu’il était en prison, par contre c’était très beau. J’en garde un bon souvenir. C’était en 1978… Trop ému.
Jamais oublié, 5 ème année primaire, en 1992. La plus belle époque de toute ma vie, l’innocence avec le sens propre du terme.
Je ne l’oublierai jamais et surtout l’impression que j’avais à le lire. C’etait aussi en 1983.
J’ai appris cette poésie en 1983 en Algérie.
Je n’ai pas trop compris cette poésie de Paule Verlaine
Cette souris était certainement une pensionnaire de cette prison, de cette rate comme on nomme ces établissements actuellement. L’impression de merveilleux est tout à fait relative.
J’aime ce poème car sa m’aide pour mon devoir de français ☺
65 ans se sont ecoules et c est pour moi encore hier
J’ai encore en mémoire cette récitation qui fût l’une de celles que j’ai apprises durant mon cycle primaire. C’était en 1965 en classe de CP1 dans mon petit village. Aujourd’hui, ayant appris que l’auteur fut un ancien prisonnier, je comprends mieux le texte et les images. Je comprends également que la lumière, dans le contexte, était un luxe pour le prisonnier. Je comprends également que la cellule de l’auteur, lugubre et lézardée, ne devait pas s’accomoder avec lustre et propreté. C’est avec bonheur qu’à mon âge je revis ce souvenir d’enfance grâce à ce texte et tous les autres de La Fontaine, Hugo, Le Conte de L’Isle,…
Moi j’ai à peine 12 ans, et pourtant ce poème me fait pleurer.
Oui après avoir les 40 et les 50 ans voici ce qui nous manque et nous interresse… Les souvenirs de l’enfance ou précisément notre enfance. Elle est là pincée dans ces cours et dans ces poèmes. On en aurai encore besoin. Impossible d’y revivre et impossible de l’oublier.
Paul Verlaine était en prison. C’est pour ça les souris, le noir etc…
Un poème chanté par ma sœur lorsque j’étais enfant. J’ignorais depuis que fut un poème…
Moi, je trouve ça tres joli !
Merveilleux souvenir de mon fils, Kofi-David, au Lycée Claudel à Ottawa, récitant de sa petite voix de 6 ans ce joli poème, très doux et si simple…
Cette poésie me rappelle mon enfance et j’avoue que mon instituteur avait omis sciemment la partie où on parle de « prisonniers ».
Ce poème a été écrit par Paul Verlaine alors incarcéré dans la prison St. Anne à Avignon, la plus vétuste de France, fermée depuis une dizaine d’années. Une expo y a lieu actuellement dans les cellules d’un autre age – poignant – allez voir, vous en sortirez quelques peu « brassé » ! A se demander, si les « bout chou » y on vraiment compris le sens.
Personnellement je viens de comprendre enfin cette poésie, étant en Algérie je ne savais pas lire le français et j’ai du l’apprendre sans comprendre, du coup je n’arrivais pas à retenir la totalité ! La belle époque, ca me manque tellement 😉
Ahhhhh les souvenirs de l’école Caussemille à Belcourt (Alger). C’était avec Monsieur Nour qui nous traitait d’abrutis !
Ce poème me rappelle de ma classe de primaire. J’étais dans ma 5eme année quand j’ai pris ce poème que j’aime bien je le répète tjrs à ma petite sœur qui n’a pas de chance pour le lire ni l’apprendre. Je me souviens toujours de ce poème qui était dans mon livre de français, à la page 7. Il était accompagné d’un joli déssin d’une sourie qui porte un beau chapeau avec bcp de fleurs.
Ce poète me plait. Pourquoi avez-vous fait un si beau poème? A tous les gens qui écoutent ce poème je dis : vous avez vu ? Ce garçon a fait un trés beau poème !
Bonjour !
Le jeune BOUMESBAH Omar cet ancien élève de l’école primaire d’EL-MAIN raconte ses souvenirs où il découvre pour la première fois cette récitation de « dame souris trotte » dont il fait le rajout répétitif de : « trotte, trotte, trotte » qui le fait tant rire lui et tous ses camarades dont leur célèbre instituteur de langue française feu « TAHRAT Mahmoud » de son vivant dans les années 1970 d’après ses témoignages et ses commentaires sur mon blog prescité ci-haut.
Donc c’est lui qui m’en donne le fil conducteur pour retrouver cette amusante récitation sur « google » et vous retrouver en cliquant sur le lien.
C’est bien des souvenirs comme ça. Continuez ! Où pourrons-nous retrouver les adresses de nos anciens instituteurs pour leur demander eventuellement des photos qu’ils avaient peut être collectionné sur notre école dans les années 1960 de façon à pouvoir reconstituer sa mémoire et son histoire pour la simple passion culturelle ?
Merci beaucoup !
Cette poésie m’a fait rire quand je l’ai lue et cette souris enfin quelle imagination !