Quoi donc te fait mal, ma fille,
quoi donc te fait mal ?
Me fait mal son absence
Me fait mal sa présence
Me fait mal son silence
qui parle tant de fois.
Quoi donc te fait triste, ma fille,
quoi donc te fait triste ?
Me fait triste sa voix
Me fait triste son rire
et d’encore me redire
qu’ils ne s’adressent à moi.
Quoi donc te fait laide, ma fille,
quoi donc te fait laide ?
Me fait laide mon ennui
Me fait laide et meurtrie
chaque jour qu’avec lui
je ne partage pas.
Quoi donc te fait bête, ma fille,
quoi donc te fait bête ?
Me fait bête mon attente
me fait bête et méchante
quand les choses démentent
qu’encore il reviendra.
Quoi donc te fait douce, ma fille,
quoi donc te fait douce ?
Me fait douce la nature
Me fait douce l’azur
Me fait douce et me dure
lumière qui coule en moi.
Quoi donc te fait gaie, ma fille,
quoi donc te fait gaie ?
Me fait gaie le printemps
Me fait gaie d’être là
Me fait gaie comme le temps
qui me guérit déjà.
Esther Granek, Ballades et réflexions à ma façon, 1978
oui
Voici le deuxième poème d’Esther que je remarque; mais je vois la date: 1978. Esther, es-tu encore de ce monde ?