Doulce France, France jolie,
France d’amour et d’idéal,
Qui, dans ton épique folie,
As fait tant de bien pour le mal.
Tant de fois tu fus déchirée
Par les crocs sanglants du vainqueur ;
Mais ce qu’ils n’ont pas altéré,
C’est la jeunesse de ton Cœur ;
C’est l’éternelle joliesse
De celle qu’un rien attendrit,
Et qui, de peine ou de liesse,
En larmes douces, pleure ou rit ;
C’est, dans toute sombre ambiance,
Quand l’horizon semble d’airain,
Cette enfantine confiance,
Dont l’azur est toujours serein.
France dont le cœur surabonde
De gentillesse et de pitié,
Rien ne résiste, dans le monde,
Au charme de ton amitié !
Il suffit qu’une voix te nomme
Et s’élève pour t’acclamer,
Pour que tout noble et fier cœur d’homme
S’émeuve et se prenne à t’aimer.
Oh ! c’est que ton front reste encore
Toujours rayonnant, haut et clair,
Comme le front d’or de l’aurore
Dans le ciel limpide de l’air.
Nérée Beauchemin, Patrie Intime