Un soir, l’âme du vin chantait dans les bouteilles :
« Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité,
Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles,
Un chant plein de lumière et de fraternité !
Je sais combien il faut, sur la colline en flamme,
De peine, de sueur et de soleil cuisant
Pour engendrer ma vie et pour me donner l’âme ;
Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant,
Car j’éprouve une joie immense quand je tombe
Dans le gosier d’un homme usé par ses travaux,
Et sa chaude poitrine est une douce tombe
Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux.
Entends-tu retentir les refrains des dimanches
Et l’espoir qui gazouille en mon sein palpitant ?
Les coudes sur la table et retroussant tes manches,
Tu me glorifieras et tu seras content ;
J’allumerai les yeux de ta femme ravie ;
A ton fils je rendrai sa force et ses couleurs
Et serai pour ce frêle athlète de la vie
L’huile qui raffermit les muscles des lutteurs.
En toi je tomberai, végétale ambroisie,
Grain précieux jeté par l’éternel Semeur,
Pour que de notre amour naisse la poésie
Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur ! »
Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, 1857
Magnifique poème n’en déplaise aux hygiénistes et pisse-vinaigre!
L’alcool ainsi représenté transmet un mauvais message à la jeunesse, il encourage nos jeunes à se bourrer la gueule en soirée.
Tel un lanceur de javelot Baudelaire a établi avec ce poème sublime, et pour très longtemps encore probablement, un record de perfection qu’aucun poète n’a réussi à pulvériser jusqu’à présent.
Comme lui, j’aime que le vin réchauffe ma poitrine, embrase mon cœur et réenchante ma vie. Dès que son ivresse se déplace dans ma tête je tempère ma consommation car je lui préfère l’ivresse du cœur.
Un poème avec un style très élevé en faisant l’éloge du vin il nous plonge dans un émoi incomparable
J’ai appris ce poème vers 10-11ans et il résonne souvent dans ma tête. Je savoure à chaque fois cette poesie pour les mots si bien dits même si je ne suis pas un amateur de vin.
J’ai appris ce magnifique poème en classe de CM2, à l âge de 10 ans. De nos jours il serait interdit pour cause d’apologie de l’alcool et d’incitation de mineur à la débauche !
J’adore la poésie française, ça favorise l’épuration de l’esprit
Ce poème est splendide, et très beau chansonné !
Dionysos permet nous d’échapper l’âpreté de nos vies soumises au temps et à l’infortune. Que ton nectar abreuve nos rêves pour nous permettre d’échapper un temps à l’ivresse de la vie.
Quelle subtilité dans la définition de tout ça…
Le vin c’est pour les repas, la vodka c’est pour tout.
J’adore
Je trouve la représentation du vin très bien représenté dans ce poème, même si le Ricard c’est meilleur.
L’alcool c’est mal
Bacchus et Dionysos ont posé leurs mains sur l’épaule du poète
Ce qui me plaît dans ce poème, n’est pas l’éloge du vin mais l’exercice de style.
Mon grand-père était vigneron dans le Languedoc et mon père m’avait appris ce poème en mémoire de mon « papé » quand j’avais 12 ou 13 ans en 1960. J’aime surtout les 3 premières strophes. Je ne manque pas de les réciter lorsqu’on trinque et c’est très apprécié.
Les contes du whisky… la ruelle ténébreuse, Rotterdam, Hambourg, le plat pays de Jacques Brel, Hergé et le capitaine tintin, hadoque et topkapi, Jean ray et sankt Petersbourg dans la rue Srednaya et Salova, et Roumiantseva Marina Fedorovna aux foyers les volontaires ou Dobrovoltsi, et kondopoga sa ville natale et petrozavodsk la ville de carelie, de Russie et de Finlande… et le vin toujours…