Vu que d’longtemps on se côtoie,
on s’est r’gardés mes rêves et moi.
Z’yeux dans les yeux on s’est r’gardés.
À n’en finir.
Faut l’faire une fois.
Faut l’faire une fois et puis qu’en dire ?
M’en faut-il rire ?
Ou en pleurer ?
Rions. Je ris.
Non : je me marre ! Et je m’esclaffe !
Et je me tords ! Et je piaffe !
Assez, de grâce ! Ou je meurs là !
Z’yeux dans les yeux est s’est r’gardés
mes rêves et moi.
À n’en finir.
Esther Granek, Je cours après mon ombre, 1981
je viens pour la premiere fois et je suis vraiment heureuse de pouvoir lire tous ses poémes et j’en raffole