Avec ardeur je me fuyais.
Pourtant ailleurs je m’inventais
Mais au retour de mes voyages
quand je me sortais des nuages
où trop de fois je m’évadais…
tel qu’en moi et faisant le guet,
j’étais là… et me regardais.
*
Me dénigrais avec entrain.
Or, me cherchant d’autres chemins…
Mais émergeant de ces forêts
où mes souvenirs je semais
et jusqu’à mon nom oubliais…
tel qu’en moi, la dent dure, mauvais,
j’étais là… et me regardais.
*
Alors, me niant avec rage
et me toquant d’autres rivages…
Mais à la fin de ces kermesses
tout en plaisirs, tout en liesse
où dans le bruit je me grisais…
tel qu’en moi et pris de pitié,
j’étais là… et me regardais
*
Et quand affamé de sérieux
et me vouant à d’autres lieux…
Mais à la fin de ces soirées
où j’étais brillant, admiré,
lorsqu’enfin chacun s’en allait…
tel qu’en moi et plus que jamais,
j’étais là ! Et me regardais !
Esther Granek, Je cours après mon ombre, 1981
Joli, je me reconnais dans ce poème.
Je ne comprends pas le sens de ce poème, est ce que quelqu’un pourrait m’expliquer en quoi il consiste. Je pense qu’il y a un message énorme derriere mais je n’arrive pas a la percevoir.
Quand je me sortais des nuages
où trop souvent je m’évadais….
AH !….les nuages, les merveilleux nuages, véritables refuges de nos solitudes